L’administration Trump a décidé d’imposer de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran, en raison du lancement d’un missile balistique début février.

Ces nouvelles mesures visent en tout vingt-cinq personnes ou entités soupçonnées d’avoir apporté un soutien logistique ou matériel au programme de missiles de Téhéran, a précisé le département américain du Trésor dans un communiqué.

Parmi eux, deux hommes d'affaires libanais sont visés : Mohammed Abd-al-Amir Farhat, 48 ans, et Yahya al-Hajj, 58 ans. Derrière ces noms, ce sont au moins cinq nouvelles sociétés libanaises, qui voient leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés et leurs transactions futures avec des structures américaines interdites.

« Le Trésor américain a désigné un important réseau de soutien [au régime iranien, NDLR], dirigé par les Gardiens de la révolution islamique, en association avec le Hezbollah », assure le communiqué.

Onze ressortissants iraniens sont par ailleurs ciblés ainsi que des citoyens émiriens et chinois.

Pour comprendre la structure dévoilée par les Américains, il faut revenir à  leur principale cible au Liban : l'iranien Hassan Deghan Ebrahimi, un haut responsable dans la hiérarchie des Gardiens de la révolution iranienne, mais basé à Beyrouth.

Le département du Trésor américain l’accuse d’avoir facilité le transfert et le blanchiment d’argent, pour une valeur de plusieurs millions de dollars, pour le compte du Hezbollah.

Selon le Trésor américain, ces opérations ont en effet été rendues possible grâce à une société-écran, spécialiste du BTP, la société Waad que dirige Ebrahimi.

C’est à ce niveau que des libanais sont impliqués : Mohammed Farhat et Yahya al-Hajj émargent tous deux sur la liste des employés de la société Waad.

Autre société dirigée par l'iranien à figurer sur la liste noire américaine ? La société Maher Trading and Construction Company que le Trésor américain accuse de même de blanchir de l’argent sale et de favoriser la contrebande de produits pour le compte du Hezbollah.

Les avoirs des sociétés Reem Pharmaceutical, Mirage for Engineering and Trading, et Mirage for Waste Management and Environmental Services sont en plus gelés. Ces trois sociétés
sont toutes dirigés par Mohammed  Fahrat, l'un des employés de la société de construction cité plus haut, la Waad Company.


« Depuis 2011, Farhat est le PDG du conseil d’administration de Reem, une société de ventes de produits pharmacologiques, présente au Liban, en Irak et au Koweït », assure le communiqué de l'Ofac.

Les médias libanais ont identifié deux sociétés portant ce nom, l'une fondée en 2013, l'autre en 2011. Dans les deux cas, Fahrat y figure comme actionnaire majoritaire.

Fahrat serait également le PDG de Mirage for Engineering and Trading, une société de Bâtiment et de Travaux Publics (BTP), qui a développé des projets en Irak pour plusieurs millions de dollars.

« Depuis 1999, il est en plus le directeur de Mirage for Waste Management and Environmental Services, une société libanaise de recyclage et de retraitement des ordures. »

L’Iran a très vite réagi en annonçant, en retour, de futures sanctions contre les Etats-Unis. En revanche, ni le gouvernement libanais ni le Hezbollah n'ont fait aucun commentaire sur la publication de cette nouvelle liste noire américaine.