D’ici à fin 2013 plusieurs grands complexes cinématographiques devraient ouvrir. Dernier en date ? Les 15 écrans du Vox Cinemas installés dans les murs du nouveau Beirut City Centre (Hazmié). Cet engouement pour le marché libanais a une explication : depuis 2007, la fréquentation des salles de cinéma n’a cessé d’augmenter de 10 à 15 % par an. Pour pérenniser cette tendance, les groupes ont largement rénové leurs réseaux et parient sur les blockbusters américains pour attirer un public jeune, qui représente 70 à 80 % de la fréquentation. Pour l’adulte en revanche, aucune offre ou presque. « C’est précisément pour répondre aux attentes d’un public plus mature et plus fortuné que nous avons dédié les six cinémas Empire de Sodeco à une prestation de luxe », fait valoir Mario Haddad, président du groupe Empire, qui a mis sur la table 1,5 million de dollars pour rénover l’espace de Sodeco. Empire n’est pas le seul sur le créneau VIP : Grand Cinemas (Dbayé) a lancé Grand Class sur le même principe quand le tout nouveau Vox Cinemas (Hazmié), lui, réserve quatre salles à son offre haut de gamme. Pour un prix compris entre 20 et 30 dollars, contre 7 dollars pour l’offre standard, le client bénéficie d’une boisson, d’un service de restauration rapide (prix en sus), voire des services d’une hôtesse qu’il peut appeler à tout instant… « On offre également un service traiteur (shushis et alcools), un service voiturier… Sans compter la possibilité de louer l’une des salles (20 à 30 places) pour une séance privée », relève Mario Haddad. Mais si l’équipement et le service se veulent exceptionnels, le choix des films, lui, reste banal avec les mêmes gros succès américains dans les cinémas “normaux”. C’est pour se singulariser qu’Empire a signé un partenariat avec le Metropolitan Opera de New York afin de diffuser ses opéras en direct. Un accord du même type est aussi en passe d’être conclu avec le Bolchoï. En tout, Empire a investi quelque 150 000 dollars pour s’assurer des droits de retransmission au Liban et doter ses six salles de la qualité sonore requise.
Ce service devrait démarrer dès octobre prochain pour environ 50 dollars la séance. « Nous prévoyons une possibilité d’abonnement même si pour l’heure le prix n’en est pas encore fixé. » Au programme : une dizaine d’opéras dont “La Tosca”, “La Bohème de Puccini”, “Cosi Fan Tutte” de Mozart ou “Falstaff” de Verdi. Une saison variée, aux dires des aficionados, mais sans aucun Wagner… Certains seront déçus. D’autres, au contraire, soulagés.