Un article du Dossier

Kfardebiane : un marché à plusieurs vitesses

À 1 500 mètres d’altitude, Chabrouh se situe à mi-chemin entre le village de Faraya et la région de San Antonio. On accède à cette petite région par une bifurcation de l’ancienne route de Faraya, au niveau de la source el-Assal. Chabrouh est une région agricole, encore quasiment vierge. On y trouve essentiellement des villas privées éparpillées, quelques chalets neufs ou anciens à la location, et deux auberges, le Valais et l’Auberge de Faraya. La fin de la construction du barrage de Chabrouh, en 2007, a donné une valeur ajoutée à la région et des investisseurs s’y intéressent régulièrement. L’installation en 2013 de l’enseigne de restauration Rikky’s, qui se situait autrefois près de Faqra Club, a encore fait grimper les prix des terrains. « Ils ont triplé en l’espace de six ou sept mois dans l’entourage du restaurant », explique Ricky Hmouda, le propriétaire du Rikky’s. « Les prix du foncier varient entre 300 et 500 dollars le m², et il n’est plus possible de trouver de grandes parcelles au-delà de 5 000 m² », affirme Tony Mhanna, l’ancien maire de Faraya, qui réside à Chabrouh. « La plupart des propriétaires sont de grandes familles farayiotes : les Bteich, les Salamé, les Mhanna, ou les Khalil », poursuit Tony Mhanna. Le lancement du vaste projet résidentiel Chabroux par le promoteur Zardman pourrait lancer pour de bon le développement immobilier dans la région, qui jusqu’ici faisait surtout l’objet de spéculations. Un projet de 16 chalets de la famille Haddad devrait débuter en 2014. Il est également question que la famille Nawwar construise un hôtel. « Les restaurateurs sont très intéressés de s’implanter dans cette région, mais attendent que notre projet démarre pour franchir le pas », estime Habib Chidiac, directeur des ventes et de la communication au sein du groupe Zardman.

Chabroux

Le projet Chabroux s’étendra sur une parcelle de 72 000 m², sur une falaise entre le village de Faraya et le couvent de la Résurrection, à Chabrouh, à environ quatre kilomètres des pistes de ski. Il devrait commencer au printemps 2014, après obtention du permis de construire auprès de la municipalité de Faraya. Chabroux constitue le premier projet immobilier d’envergure qui sera lancé dans la région. Il prévoit en effet la construction de 140 chalets répartis en 35 blocs. Les surfaces des unités varient entre 70 et 600 m². Les surfaces de 70 et 90 m² représenteront 15 % des unités, tandis que plus de 80 % des chalets oscilleront entre 100 et 200 m². Quelques villas de plus de 200 m² seront également construites. « Nous avons voulu recréer un village avec une architecture soignée, qui soit décentralisé de Ouyoun el-Simane. Cette région n’a jamais été exploitée par le passé », explique Habib Chidiac. Le groupe propriétaire du projet construit également de nombreux immeubles résidentiels à Beyrouth et dans le Metn, et a récemment lancé un projet à Erbil, au Kurdistan irakien. « L’originalité du projet est de l’avoir confié à onze architectes différents, qui auront pour seule contrainte de réutiliser les matériaux enlevés du terrain lors des excavations », précise Habib Chidiac. En plus des chalets résidentiels, Chabroux comportera des cafés-restaurants, un espace de jeux pour les enfants, un amphithéâtre pour les événements culturels, et un hôtel quatre étoiles réalisé par l’architecte Charles Hadifé avec une trentaine de chambres à vendre, qui pourront être louées par les propriétaires en leur absence. La grille des prix des chalets variera entre 2 600 et 2 900 dollars le m². Environ 30 % des unités ont déjà été vendues sur plan, en particulier pour les produits inférieurs à 300 000 dollars. Entre l’achat des terrains et le coût de construction, le montant de l’investissement du groupe Zardman est évalué à 45 millions de dollars. « Notre projet va employer plus de 700 personnes et va changer toute la face de la région », estime Habib Chidiac.
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