L’Administration centrale de la statistique (ACS), a prévu, fin novembre, de combler le trou qu’a engendré dans la série des chiffres de l’inflation la suspension de la collecte des prix par ses enquêteurs entre janvier et mai 2013. En raison d’une divergence sur le statut juridique des enquêteurs et les réformes à engager pour améliorer l’indice des prix à la consommation (IPC), le Sérail, autorité de tutelle de l’administration, ne lui avait pas accordé l’autorisation de procéder à ce travail essentiel pour les comptes économiques du pays.
Afin de combler ce trou de cinq mois, l’ACS a procédé, à partir des données antérieures et postérieures disponibles, à l’estimation des valeurs manquantes. Validée par un expert détaché par le Fonds Monétaire International, cette interpolation concernera également les prix manquants de janvier 2011 et constitue la première étape d’une réforme d’ensemble de l’indice, réalisée avec l’assistance technique du FMI.
 
Cette réforme permettra à l’ACS de publier à partir de janvier 2014 un indice de prix plus précis sur la base de la collecte des prix de plusieurs dizaines de milliers de biens et services. « Les changements concerneront principalement quatre sous indices : l’éducation, le logement, les transports et les télécommunications. Par exemple, la mesure des dépenses d’éducation comportera une distinction entre les frais de transports, de scolarité et l’achat de fournitures. De même, le sous-indice consacré au coût des loyers reposera désormais sur une collecte mensuelle et distinguera les anciens loyers des autres », précise Maral Tutelian, directrice de l’ACS. Cette refonte de l’indicateur devrait notamment permettre de ne plus retrouver une erreur semblable à celle commise en juillet 2012 sur le sous-indice logement où le rythme triennal du relevé des prix dans ce secteur avait conduit les experts de l’ACS à gonfler significativement l’inflation de l’année 2012 et à sous évaluer celle des deux années précédentes.