Les nouvelles techniques de greffes capillaires ouvrent des perspectives juteuses pour les plasticiens libanais dont les prix compétitifs attirent une clientèle locale et étrangère.
Tous les hommes sont ou seront concernés un jour par la chute des cheveux. Un constat particulièrement alléchant pour les “pro” de la greffe et des implants. D’autant que, selon le chirurgien plasticien Roger Khoury, il existe enfin au Liban une réponse adaptée à la demande. Jusque-là, les publicités “avant, après” vantant les bienfaits de tel ou tel soin capillaire,
“preuves” photographiques à l’appui, n’avaient réussi à convaincre qu’un nombre limité de clients, faute de résultats vraiment probants.
Grâce à la microtransplantation folliculaire, les progrès techniques récents devraient modifier la donne. La crainte de la calvitie est en effet universelle. Elle touche tout type d’hommes, quel que soit leur niveau social. « Il n’existe pas de clientèle type, confirme le Dr Marc Chartouni, membre de la Société internationale de chirurgie réparatrice capillaire et
pionnier de la greffe de cheveux au Liban. Je vois beaucoup de jeunes, mais j’ai aussi traité un septuagénaire qui voulait se remarier ! Quant à la classe sociale, si j’ai eu affaire à des milliardaires du Golfe, j’ai récemment reçu un Égyptien employé dans une station-service. »
Un coût de 2 000 à2 500 dollars
Sur l’ensemble de la population masculine du Moyen-Orient, le Dr Chartouni estime à 100 millions le nombre d’hommes potentiellement concernés. Un filon que le Liban pourrait exploiter. Le pays est en effet bien placé en termes de tourisme médical. Le Dr Chartouni explique que sur les 40 à 60 patients qu’il traite chaque année, 70 % viennent de l’étranger. Des chiffres très proches de ceux du Dr Khoury.
Beaucoup de clients viennent du Golfe, en particulier du Koweït, mais les expatriés libanais consultent tout aussi fréquemment. Même des Européens sont attirés par les tarifs attractifs pratiqués au Liban. « Une greffe de cheveux coûte en moyenne 2 000 à 2 500 dollars au Liban, contre 3 000 à 5 000 euros en Europe », explique le Dr Chartouni. La différence reflète un coût de main-d’œuvre plus compétitif pour une intervention mobilisant cinq à six personnes. La greffe de cheveux dure en moyenne six heures, contre une heure pour une rhinoplastie (chirurgie du nez). Enfin, pratiquée sous anesthésie locale, l’opération nécessite peu de matériel et se pratique donc en cabinet privé, moins coûteux que le bloc opératoire hospitalier.
Cette mobilité explique la difficulté de mesurer l’ampleur d’un créneau qui est considéré comme une sous-spécialité de la chirurgie plastique et n’est donc pas répertoriée par l’Ordre des médecins. Faute de statistiques, il est impossible de dénombrer les cliniques et les centres offrant ce type de prestations au Liban. Certains plasticiens fonctionnent sur le mode du bouche-à-oreille et ne font pas de publicité, car ils restent tenus pas les règles déontologiques de leur profession. Ils sont de plus en plus concurrencés par des centres privés – où
exercent des médecins diplômés – qui proposent leurs services à grand renfort de panneaux publicitaires sur les autoroutes.