Al-Akhbar a reporté de quelques jours
sa parution, mais il est finalement sorti le
12 août, ne sachant pas que cette date
coïnciderait avec la fin des hostilités. Seul quotidien
en format berlinois, il avait fait des stocks de
papiers suffisants pour tenir au moins trois mois,
explique la directrice générale Hala Bejani. Cette
parution en des temps difficiles pour la presse –
les revenus publicitaires sont quasi nuls – renforce
le caractère combatif d’un journal qui
affiche clairement sa ligne éditoriale. « Al-Akhbar
entre dans la confrontation », lisait-on sur son
site Internet, où un préambule adressé aux lecteurs
expliquait : « Le journal affirmera que les
Arabes et les Libanais sont en conflit avec Israël.
Il sera un journal d’opposition à la politique
étrangère de l’Administration américaine dans
notre région et dans le monde. »
Dans un paysage médiatique où la plupart
des journaux et des chaînes de télévision
sont liés à des partis ou des courants politiques,
al-Akhbar a été d’emblée classé
comme le porte-parole du Hezbollah. Les
affinités du président du conseil d’administration,
Ibrahim al-Amine, avec le parti de
Dieu sont de notoriété publique. Et la rumeur
courait depuis des semaines que le capital
est iranien. « Il y a beaucoup de légendes
autour de nous, dément Hala Bejani. La réalité
est que l’actionnariat est essentiellement
constitué d’hommes d’affaires libanais résidant
à Beyrouth ou à l’étranger. Aucun ne
détiendra une part supérieure à 18 % du
capital. Dès que les conditions permettront la
tenue d’une assemblée générale constitutive, leurs noms seront rendus publics. » Deux
millions de dollars sur un capital de cinq
millions ont déjà été versés, mais ils se
trouvent sur un compte courant, en attendant
de pouvoir réaliser les formalités, précise-
t-elle. « Notre budget de fonctionnement
est de cinq millions de dollars par an,
les salaires que nous versons sont en harmonie
avec ceux du marché, contrairement
à ce qui se dit en ville. »
Si le président du conseil d’administration
soutient la même cause politique que le
Hezbollah, cela ne signifie nullement que
cet ancien communiste s’est converti à
l’islam radical, assure Hala Bejani, selon
qui la rédaction est au contraire attachée à
la laïcité. La plupart des signatures du
nouveau quotidien sont des transfuges des
grands titres comme an-Nahar, ou as-
Safir, tels Ounsi el-Hage, Nicolas Nassif ou
Joseph Samaha.
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