Les bombes à sous-munitions larguées par l’aviation israélienne l’été dernier font des ravages dans la population libanaise. Au-delà des souffrances endurées, les blessures ont un prix élevé. Une prothèse moderne coûte cher : par exemple, un genou artificiel importé coûte entre 4 500 et 5 000 dollars. Mais l’État ne prend en charge que 900 dollars en moyenne pour cette articulation. « Depuis août 2006, nous n’avons financé intégralement que dix cas de mutilation, explique Maurice Antonios, responsable au ministère de la Santé des contrats signés avec douze centres agréés pour l’appareillage des prothèses. Nous dépensons entre sept et huit millions de livres par mois pour cela », soit un total d’environ 50 000 dollars depuis août dernier. Or, les besoins des 200 civils mutilés par les bombes à sous-munitions depuis la fin de la guerre de juillet correspondraient à une enveloppe globale de 300 000 dollars. Ce sont donc les ONG qui prennent en charge la majorité des victimes.
Selon le Dr Fatiha el-Horr, du Centre de réhabilitation Nabih Berry, à Sarafand, qui a traité plus de 110 cas, le problème réside dans le barème établi par le ministère de la Santé : « La tarification du ministère remonte à 1996 et celle de la CNSS à 1984 ! » Les tarifs appliqués par le ministère concernent principalement des prothèses bas de gamme, fabriquées avec les moyens du bord. Or, aujourd’hui, les centres essaient d’appareiller les victimes avec du matériel plus sophistiqué, ce qui les contraint à rechercher des financements étrangers. Par exemple, le Canada a pris en charge 35 jambes artificielles en collaboration avec la Philanthropic Association for Disabled Care de Nabatiyé.
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