Les sites de rencontres en ligne pullulent sur la Toile. Un grand nombre d’entre eux ciblent les Libanais, dont le goût pour les contacts sur Internet n’est plus à démontrer, mais aucun jusqu’à présent n’était enregistré au Liban. Lancé le 6 septembre dernier, Surf and Meet est le premier site local dans le sens où il s’adresse prioritairement à des résidents libanais. « 70 % de notre communication leur est destinée », explique le fondateur, Walid Arakji. Dans ce secteur très particulier où la concurrence est très vive – de nouveaux sites naissent et disparaissant chaque jour dans le monde –, le marketing est en effet déterminant. À titre d’exemple, Meetic, le géant européen du secteur, alloue 50 % de son chiffre d’affaires annuel à la publicité et la communication, soit environ 55 millions d’euros pour 2007. L’américain Match.com investit lui aussi des dizaines de millions de dollars pour conserver son leadership mondial.
Pour se faire connaître, le tout petit Surf and Meet a dépensé près de 7 000 dollars en six mois, à comparer avec un investissement de départ (hors publicité) de 15 000 dollars, dont 12 000 pour le site. Le résultat est encourageant, selon Walid Arakji. En moyenne, 35 membres s’inscrivent chaque jour et la base de données comporte plus de 8 000 noms. Ils sont sollicités à grands renforts de publicité. Une campagne par semaine : e-mail, SMS ou tracts, bannières sur des sites Internet… Les dépenses occasionnées varient selon le mode de communication. 120 000 e-mails coûtent en moyenne 150 dollars. La façon de les concevoir est déterminante. Par exemple, un petit texte a eu un effet trois fois plus important qu’un prospectus en pièce jointe, raconte Arakji. Les SMS sont plus chers (10 000 messages coûtent 100 dollars), car plus ciblés, mais leur rendement (moins de 200 nouveaux membres) s’est révélé inférieur aux attentes. Surf and Meet a lancé une seule campagne jusqu’à présent, destinée aux femmes, qui sont légèrement moins nombreuses que les hommes (le rapport est de 60/40). Ce déséquilibre est classique, même parmi les sites étrangers les plus réputés. La parade consiste à leur offrir la gratuité des services. « C’est une population plus difficile à attirer. Les mecs paient pour elles », explique Walid Arakji.
L’objectif est en effet de fidéliser les membres avec des abonnements. Le site comptait 113 membres payants en décembre. Et plus de 400 en février. Plusieurs formules sont possibles : classique à 15 dollars par mois et VIP où la rançon de l’anonymat se paie double (30 dollars/mois).
« L’entreprise peut déjà s’autofinancer, ce qui est un soulagement. Mais je vise les 10 000 abonnés payants par mois d’ici à un an pour atteindre le seuil de rentabilité », affirme Arakji, qui compte élargir sa clientèle moyen-orientale. Si plus de 60 % des membres actuels sont libanais, Surf and Meet a une ambition régionale, d’où l’absence d’identité spécifiquement libanaise sur la page d’accueil. « Notre slogan est clair : le premier site libanais ouvert à tous », précise Arakji.
Titulaire d’une maîtrise de commerce, le jeune homme de 28 ans s’est lancé dans l’aventure un an après son retour au Liban, qui a coïncidé avec le déclenchement de la guerre de l’été 2006. « Après avoir vécu toute ma vie en France, j’ai fait le chemin inverse de la plupart des Libanais et décidé de créer ma propre société », dit-il. Sa sœur, responsable du marketing, a contribué à hauteur de 30 % au capital de la SARL.
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