Les excellentes performances économiques du Qatar renforcent la confiance des opérateurs internationaux dans l’émirat malgré le problème de l’inflation qui a atteint dernièrement 14,7 % en glissement annuel.
L’accroissement de l’activité en 2007 a propulsé le PIB à 73 milliards de dollars, en augmentation de 15 %.
Le total des dépenses publiques prévues dans le dernier budget national se monte à 26 milliards de dollars. Le gouvernement poursuit à un rythme soutenu sa politique d’investissement dans les grands projets d’infrastructures avec pour objectif de réduire la dépendance au secteur des hydrocarbures de 60 % actuellement à 25 % en 2015.
Conscient de l’importance du facteur humain, le Qatar a engagé des moyens considérables dans l’économie du savoir (5,4 milliards de dollars sont affectés à l’éducation dans le dernier budget) avec la Qatar Foundation qui héberge cinq universités américaines prestigieuses. Par ailleurs, le Qatar Science and Technology Park est destiné à attirer les investissements des grands groupes internationaux en matière de recherche appliquée.
Malgré tous ces efforts, le Qatar doit encore compter et pour longtemps sur le secteur des hydrocarbures. La production de pétrole qui approche le million de barils par jour représente encore la moitié des revenus du secteur. La production de gaz naturel liquéfié monte en puissance et doublera d’ici à 2012 pour atteindre 77 millions de tonnes par an. Pour atteindre cet objectif, des investissements de près de 80 milliards sont programmés dans le secteur des hydrocarbures.
Le Qatar s’équipe également d’infrastructures compétitives : un nouvel aéroport d’une capacité d’accueil de 50 millions de passagers en 2015, un nouveau port qui s’étendra sur 20 km pour traiter cinq à six millions de conteneurs par an avec un investissement total de l’ordre de six milliards de dollars.
En matière de tourisme, le Qatar entend développer une offre spécifique différente de celle de ses voisins, plus authentique et familiale. En 2010, le nombre de chambres d’hôtels de luxe dépassera 8 500. Fin 2009, le projet résidentiel et touristique de Pearl-Qatar pourra héberger 40 000 résidents, avec possibilité d’accession à la propriété. Le projet de ville nouvelle de Lusail, d’un coût de six milliards de dollars, permettra d’accueillir 200 000 habitants et comprendra une façade maritime de 12 km. Sans oublier le projet résidentiel d’al-Khor, à mi-chemin entre Ras Laffan et Doha (coût cinq milliards de dollars). La construction du pont digue de 40 km entre Bahreïn et Qatar, qui vient d’être confiée à un consortium mené par Vinci (trois milliards de dollars), contribuera à ouvrir davantage le pays au tourisme.
Bénéficiant de la manne pétrolière, les comptes extérieurs du pays ont, eux aussi, enregistré de bonnes performances. Selon le rapport de la Bank Audi, le total des échanges s’est élevé à 58 milliards de dollars, en hausse de 17 % par rapport à 2006, augmentation plutôt tirée par la hausse des importations, comme le souligne une baisse de 9,2 % de l’excédent de la balance commerciale. Cet excédent représente cependant 27,4 % du PIB et compense le déficit d’autres comptes, avec pour résultat, selon le Fonds monétaire international, un ratio balance des paiements/PIB de 20 % en 2007, supérieur aux ratios de 9,6 %, 10,6 % et 12,4 % enregistrés respectivement en 2006, 2005 et 2004. Du côté des finances publiques, l’excédent budgétaire a été estimé par le Fonds monétaire international, pour 2007, à 11,5 % du PIB contre 9 % au cours des deux années précédentes. Le secteur bancaire a sans aucun doute bénéficié de la croissance économique. Tous les indicateurs bancaires ont enregistré des taux de croissance à deux chiffres : le total des actifs bancaires a atteint 84 milliards de dollars, en hausse de 55,3 % par rapport à 2006. Les dépôts ont augmenté de 39 % et les crédits, principal moteur de l’activité économique, de 56,6 %. Après une correction des prix pendant 16 mois, la Bourse du Qatar (Doha Securities Market) s’est améliorée. La valeur totale des transactions effectuées en 2007 a atteint 29,9 milliards de dollars, en hausse de 45 % par rapport à 2006. Plus de 70 établissements, dont 28 banques internationales, cinq sociétés d’investissement et sept compagnies d’assurances, sont déjà établis dans son Centre financier.