L’industrie locale des spiritueux a déjà fait ses preuves avec le vin et la bière. Les liqueurs ont aussi leur part. À offrir ou à déguster, les liqueurs ont le parfum des fêtes, avec des prix également doux.

Grâce à un mélange judicieux de saveurs naturelles, de crème fraîche et d’alcool à 17 %, la cave St-Nicolas 1919-W. Kassatly & Fils a introduit la production de crèmes de liqueurs exotiques au Liban depuis 1996. Présentées dans des bouteilles transparentes, elles sont reconnaissables à leurs couleurs franches. Leurs parfums offrent l’embarras du choix entre crèmes de melon, de pêche, de tiramisu, de catalana ou de pina colada… pour n’en citer que quelques-unes.
La cave St-Nicolas 1919 a été fondée après la Première Guerre mondiale par Nicolas Kassatly dans un local de 300 m2 à Beyrouth. L’industrie commença timidement avec une distillerie d’arak et de brandy, puis petit à petit s’ajoutèrent le vin, le marasquin, la vodka et le gin rendant l’entreprise florissante malgré l’étroitesse de ses locaux.
Aujourd’hui, William Kassatly perpétue avec ses deux fils la marque St-Nicolas 1919. La spécialisation en “food processing” de Fady W. Kassatly a apporté un vent nouveau à l’entreprise.
Les sirops et les crèmes de liqueurs se déclinent dans une multitude de saveurs pour tous les goûts. Les procédés de fabrication ont été affinés et la plupart des ingrédients sont d’origine naturelle.
Jean-William W. Kassatly s’occupe, lui, des relations publiques et de tous les travaux d’arts graphiques. Le label des bouteilles est sa propre création : «Nous voulons préserver l’originalité du nom St-Nicolas 1919, mais nous nous devons d’utiliser des moyens plus modernes de production et de présentation».
Évoquant les problèmes de financement, il enchaîne : «Malheureusement, les banques locales ne font pas assez de crédits aux entreprises industrielles. Nous aurions préféré renouveler entièrement nos équipements, mais nous n’avons pu le faire que partiellement, par manque de fonds. Une meilleure présentation nous aurait permis d’être plus compétitifs sur les marchés internationaux».

Les difficultés
du marché libanais

La cave St-Nicolas 1919 ne se contente pas du marché libanais. Elle exporte une bonne partie de sa production vers les pays arabes, comme la Jordanie, le Koweït et les Émirats. Selon William Kassatly, les difficultés auxquelles il faut faire face sont multiples. «Peu de fabricants font des liqueurs et des spiritueux selon les normes diététiques requises. L’État n’est pas assez présent pour protéger les intérêts des consommateurs. N’importe quelle personne possédant un capital disponible obtiendra une permission pour fabriquer des spiritueux. Professionnelle ou non peu importe. Elle s’adonnera à une compétition malsaine et perturbera le marché sans pouvoir résister longtemps».
Jean-William W. Kassatly résume son expérience nouvelle du marché local en assurant qu’une saine compétition améliorerait la qualité des produits offerts aux consommateurs. Elle pourrait aussi abaisser les prix, «mais dans une juste mesure, afin de préserver l’authenticité des ingrédients utilisés».