Alors que les bailleurs de fonds internationaux, en particulier la Banque mondiale, préconisent pour développer les services de santé dans les pays pauvres des solutions fondées sur l’investissement et la croissance du secteur privé de santé, l’organisation internationale de santé Oxfam réfute ces solutions les considérant comme du « gaspillage mettant également des vies en danger ».
Dans son rapport intitulé “Optimisme aveugle : une remise en question des mythes concernant les soins de santé privés dans les pays pauvres”, l’organisation examine les arguments avancés par ceux qui estiment que le développement des services de santé privés à but lucratif représente le plus court chemin vers la santé pour tous et les trouve plutôt maigres, car « bien au contraire, de graves manquements inhérents à l’offre privée font de cette dernière une solution à la fois très risquée et très coûteuse ».
Le rapport d’Oxfam cite l’exemple du Liban qui a l’un des systèmes de santé les plus privatisés du monde en développement pour montrer que bien qu’il consacre aux soins de santé plus du double de ce que dépense le Sri Lanka, les mortalités infantile et maternelle y sont respectivement 2,5 et trois fois plus élevées que celles de l’île asiatique.
Pour Oxfam, il a été prouvé que quand les services publics de santé fonctionnent correctement, ils représentent la seule voie possible vers une santé équitable et accessible pour tous. L’organisation précise que ses recherches ont mis en évidence « qu’augmenter les services de santé fournis par les gouvernements était crucial pour améliorer les chances de survie dans les pays pauvres ». L’organisation donne en exemple le Sri Lanka où les dépenses publiques ont progressé, permettant désormais à une Sri Lankaise d’avoir la même espérance de vie qu’une Allemande.
L’organisation internationale recommande aux donateurs d’accroître l’aide en faveur de l’expansion des soins de santé publics, gratuits et pour tous, d’encourager les gouvernements des pays en développement à renforcer leur capacité de réguler les prestataires de soins de santé privés existants et de travailler en collaboration avec la société civile afin d’optimiser l’accès aux soins de santé publique et d’en améliorer la qualité.
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