Le Beirut Motor Show était attendu comme l’événement de l’automobile de l’année. Et il le fut. Plus de 100 000 visiteurs ont montré que notre société est résolument orientée vers une consommation sélective.
Les modèles les plus récents et tout ce qui a trait au monde de l’automobile étaient exposés. Sur une superficie de 18 000 m2, les stands rutilants présentaient la trentaine de modèles de l’an 2000. L’atmosphère de nouveauté ne voulait pas s’imprégner de l’état du marché pour l’année 1999 qui n’était pas particulièrement florissant. Les ventes de voitures neuves sont en baisse de 25 % par rapport à l’année précédente. Pourtant, pour certaines marques, les ventes ont progressé de quelque 15 %. Émile Abi Khalil, directeur des ventes chez Sidia, concessionnaire de Peugeot, explique que la «206 a été vraiment une réussite. Les Libanais veulent une voiture toutes options à un prix abordable». Pour le responsable des ventes chez Kia, «la hausse des ventes est due essentiellement aux prix étudiés qui sont pratiqués, aux facilités de paiement et aux campagnes publicitaires».
Au cours du Salon, des offres étaient proposées sur certaines voitures : Suzuki Baleno et Jimny ; Opel New Astra Sedan ; Dodge Durando ; Grand Vitara ; Chrysler 300 M ; Grand Cherokee Limited 1998 ; Jeep Grand Cherokee Limited ; Maserati 3 200.
Prix accessible
et service après-vente
Les voitures à prix moyen restent cependant les plus demandées. Le transport public n’étant pas encore très élaboré, la voiture est un élément indispensable.
L’achat d’une nouvelle voiture se fait en fonction de différents niveaux d’équipements : sécurité, moteur et puissance, confort, luxe. Le confort semble une donnée commune à tous. Difficile de s’acheter une nouvelle voiture sans air conditionné ou sans vitres électriques.
Les équipements de sécurité de base comme la ceinture sont entrés aussi dans les mœurs (son utilisation relève d’un autre chapitre !). Mais en matière d’air bag ou d’ABS, ils sont encore au stade de surplus. Les clients qui recherchent une voiture à bon prix ne les exigent pas.
Une puissance et des équipements de moteur plus élaborés et performants sont plutôt des critères de choix chez les jeunes et les passionnés d’automobile.
Les voitures luxueuses ont leur clientèle propre. Jantes en alliage, tableau en cuir, pomme de vitesse en bois ou autres sophistications ne sont pas des éléments essentiels, mais qui ont leurs fans.
Quelques concessionnaires exposant au Salon de l’auto nous donnent leur avis sur les exigences de la clientèle. M. Abi Khalil précise que la majorité des clients veut surtout un bon service après-vente. Chez Volvo, Sleiman Khoury déclare «qu’étant donné que la Volvo est numéro un au niveau de la sécurité, nos clients recherchent les normes de sécurité». Nadim Hakim, PDG de Techno Cars, agent des voitures Opel, précise que «nos clients demandent une voiture à bon prix, durable et dotée d’un système de sécurité».
Le leasing voiture :
garantir la reprise
Le Salon a permis à tous les visiteurs de voir de plus près tous les nouveaux modèles de voitures, d’en connaître le prix et de pouvoir comparer par rapport aux besoins laquelle est la plus adéquate. Mais aussi il a permis de se familiariser avec un nouveau système d’acquisition qu’est le leasing. À côté du système traditionnel de crédit octroyé généralement par les banques, ou les concessionnaires, le leasing offre la possibilité d’avoir une voiture avec de faibles mensualités et une garantie de reprise. Actuellement, la société Izi Car et la banque Saradar à travers son Credauto Turboplan offrent ces opportunités. Sur deux, trois ou quatre ans, les versements mensuels permettent de payer l’amortissement de la voiture. À la fin de cette période, vous pouvez décider de garder le véhicule en payant le dernier effet du prix de la voiture (que vous pouvez rééchelonner sur un, deux ou trois ans) ou la changer en profitant de l’engagement de reprise fait par le concessionnaire… ou les concessionnaires, car vous pouvez choisir votre nouvelle voiture parmi les membres du “pool” (voir les marques qui font partie du pool Izi ou du pool Saradar Credauto Turboplan dans les encadrés).
Reste que la voiture est toujours le produit de consommation durable le plus prisé au Liban. L’affluence au Motor Show en est une nouvelle preuve, malgré un droit d’entrée – fait rare au Liban – de 5 000 LL. Dans les pays producteurs, on encourage par des incitations fiscales l’acquisition de nouvelles voitures dans les périodes de récession, car l’industrie automobile fait vivre une panoplie d’entreprises industrielles ou de service qui gravitent autour. Au Liban, où aucune industrie de ce type n’existe encore, seuls les prestataires de services et les importateurs se félicitent de cet engouement. Avec, quand même, un profit économique, au niveau national, non négligeable. En effet, le renouvellement régulier du parc automobile cumule plusieurs avantages : moins de consommation de carburants, moins de pollution, plus de sécurité sur les routes.