À la Galerie Épreuve d’Artiste sont exposées jusqu’à la fin de ce mois les quelque 25 œuvres, aquarelles, gouaches et huiles sur toile de l’artiste libanais, Élie Kanaan.

"Bénézité” depuis peu (cité dans l’encyclopédie Bénézit), Kanaan est devenu une référence internationale dans le domaine de l’art contemporain.
Né à Beyrouth en 1926, Élie Kanaan devient rapidement un peintre autodidacte, doué d’un style particulier.
Dès l’âge de vingt ans, apparaît très nettement à travers ses premières huiles une façon d’aborder les couleurs qui lui sont propres. Par la suite, ses rencontres avec des hommes célèbres, tels le peintre français Georges Cyr et d’autres, lui permettront d’affirmer son talent. Les couleurs sont éclatantes mais toujours travaillées en profondeur, les touches sont audacieuses mais jamais outrageantes.
Après avoir fait ses premières armes au Liban, en 1958, il obtient le prix de l’Unesco. Il bénéficie alors d’une bourse d’études à Paris, où il fréquente l’Académie libre de la Grande Chaumière. À cette époque, il se lie d’amitié avec Jacques Villon, Yves Alix et d’autres grands noms du milieu parisien des arts plastiques. Pour autant, Élie Kanaan reste un artiste solitaire. À Paris, il passe le plus clair de son temps dans un studio-atelier où il peint, souvent la nuit. L’abstraction a pris alors le pas sur le figuratif et ses “ambiances” sont éclairées surtout par la lumière issue de sa recherche intérieure.
Durant quelques années, il se plaît à voyager en Europe et ailleurs. Depuis 1962, plusieurs expositions itinérantes ont été organisées, de Paris à New York, de Sao Paulo à Belgrade... Tous ces lieux vont inspirer l’artiste, mais c’est des ambiances de Saint-Germain-des-Prés et de Montparnasse, des années 50-60, qu’il gardera des odeurs, des mouvements et les souvenirs les plus forts qui marqueront à jamais son œuvre.
De retour à Beyrouth, il ne sera pas de ces peintres mondains. Toutefois, sans se laisser enfermer dans sa solitude, il s’imposera au fil des années tant par sa droiture que par son art. Il deviendra tour à tour professeur à l’Université libanaise et à l’Académie libanaise des beaux-arts. Il consacrera aussi une grande partie de son énergie à la préparation d’expositions internationales qui lui ouvriront la porte de la cour des grands.
Cette reconnaissance internationale vaut aujourd’hui à son œuvre d’être présente dans les collections des plus grands de ce monde. Remarqué en son temps par André Malraux, Élie Kanaan a su joindre aux pulsions insensées, dont tous les grands artistes sont doués, une application d’orfèvre. Inspirées par la montagne libanaise, les œuvres récentes d’Élie Kanaan résultent d’une épure qui ouvre l’âme à la méditation. C’est, sans doute, cette démarche sincère et cette volonté de livrer un “bel ouvrage” qui donnent à la peinture d’Élie Kanaan cette marque inexpliquable de distinction atemporelle.