Quilvest Private Equity, c’est un milliard d’actifs sous gestion, investis dans une trentaine de fonds de capital-investissement par an ou injectés directement dans des entreprises. Avec un rendement annuel qui varie de 30 à 50 %.
Ne demandez pas à Fady Abouchalache, directeur général de Quilvest Group et président de sa branche Quilvest Private Equity, comment il articule son travail. Plutôt que de capital-investissement ou de gestion de fonds, ses cœurs de métier, il parlera de « passion » et « d’engagement ». Et ne tarira pas d’éloges pour son groupe qui, en 2007, gérait 10 milliards de dollars d’actifs au global dont un milliard pour son seul département de capital-investissement (Quilvest PE). En moyenne, Quilvest PE investit dans une trentaine de fonds et une quinzaine de sociétés non cotées par an. Quilvest PE est, par ailleurs, membre du conseil d’administration de 20 fonds. Outre les États-Unis, qui représentent les deux tiers de ses investissements, ou l’Europe occidentale, Quilvest PE a mené des opérations en Inde, Chine, Mexique et Chili. « Avec un rendement annuel entre 30 et 50 %, nous sommes parmi les meilleurs fonds de Private Equity. »
Pour comprendre le réel attachement de Fady Abouchalache à l’entreprise qu’il dirige, il faut replonger plus d’un siècle en arrière. « Quilvest ? C’est un esprit familial en même temps qu’une plate-forme d’envergure mondiale. Une combinaison idéale. » L’histoire commence en 1888, lorsque Otto Peter Bemberg, un riche entrepreneur de Cologne, fonde la Brasserie argentine. La société est introduite à la Bourse de Paris à la veille de la Première Guerre mondiale. Quatre ans plus tard, la banque d’affaires O. Bemberg & Cie voit le jour avec, pour vocation, la gestion des actifs familiaux. Devenue Quilvest banque privée en 1938, elle ouvre son expertise à d’autres clients (aujourd’hui au nombre de 2000). En 1972, Quilvest réalise sa première opération de capital-investissement, donnant ainsi naissance à Quilvest PE.
Rien ne prédestinait pourtant Fady Abouchalache à la finance internationale. « À 18 ans, je savais, tout au plus, que les chiffres et la science m’attiraient. » Mais, lorsqu’il rejoint la prestigieuse école de finance de Wharton (USA), il comprend que ce simple goût pour les chiffres l’ouvre à des “challenges intellectuels” dont il ne saurait se priver. Sorti major de Wharton avec, en prime, la très rare mention Summa Cum Laude (mention d’excellence), il rejoint l’Université de Harvard. Pendant trois ans, il y mène de front un MBA de finance et une maîtrise d’administration publique à la John F. Kennedy School of Government. « J’étais le seul étudiant de ma promotion à effectuer ce double cursus. » Ses études terminées, il devient à 29 ans le conseiller stratégique et management d’industriels américains comme Ken Chenault, président d’American Express, ou de Jacques Nasser, lui-même d’origine libanaise, ancien président de Ford Motors Company, au sein du groupe Bain & Company (Boston).
C’est presque gêné qu’il avoue la « charge émotionnelle » qui, toujours, le lie au Liban. N’a-t-il pas cofondé, en 1998, Delta Capital ? Un fonds de capital-investissement, au Moyen-Orient, dont les bureaux étaient à Beyrouth. L’aventure a été « un échec ». Fady Abouchalache s’en est désengagé. « Nous étions des précurseurs. Il y a désormais beaucoup d’argent sur ce marché mais très peu de deals sérieux. » Autre “décision affective” : l’ouverture, il y a deux ans, d’une branche du groupe Quilvest au Liban. « Nous la rapatrions à Dubaï. » Alors, à défaut d’y travailler, Fady Abouchalache rejoint le Liban chaque année pour quelques semaines de vacances. Il y était à Noël. Il a aussi un regret : l’absence de solidarité entre financiers libanais. « Il nous manque un réflexe d’entraide. Les fonds peuvent coopérer pour faire encore plus. Aux États-Unis, certains réseaux existent. En Europe, je n’en ai pas connaissance. » Une déception dont il ne saurait se satisfaire : depuis qu’il dirige Quilvest, une dizaine de Libanais ont rejoint l’équipe. « À compétences égales… oui, peut-être, un rien de favoritisme. »
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services et offres éditoriales et publicitaires adaptées à vos centres d’intérêts et mesurer la fréquentation de nos services.
En savoir plus