Lorsque Joe Audi arrive à New York en 1982 pour créer une nouvelle banque américaine indépendante, la Bank Audi USA, tout le monde juge son idée folle. Cette année-là, les taux d’intérêt plafonnaient à 18 % et New York sortait tout juste d’une grande période de récession.
Son instinct était pourtant bon : vingt-cinq ans plus tard, les actifs de la banque totalisent 1,3 milliard de dollars – en 2007, InterAudi Bank est classée 23e dans la région de New York. « Nous sommes certes petits, mais 97 % des banques américaines sont plus petites que nous », dit-il. Le but : fournir des services bancaires de grande qualité, dans une tradition et un style conservateurs.
Bank Audi USA a toujours été une entité américaine séparée de la Bank Audi SAL au Liban, même si les deux entités avaient des administrateurs communs. Raymond Audi en était le président du conseil d’administration jusqu’en 1999. Lorsque ce dernier décide de démissionner, la coordination entre les deux banques prend fin amicalement. Un certain nombre d’actionnaires historiques ont vendu leur participation à d’autres. « Changer le nom de la banque en 2003 à “InterAudi Bank” était une conclusion naturelle, explique Joe Audi. Ce changement a finalement marqué une étape importante et positive dans notre nouvelle stratégie de marketing. »
Audi a commencé sa carrière au Liban, puis en France au début des années 70, où il établit une filiale de la Bank Audi qu’il dirige pendant quatre ans. Avec sa femme et ses deux enfants, il part pour les États-Unis en 1982 pour servir une clientèle de Libano-Américains. « Je voulais offrir le genre de service auquel les Libanais sont habitués », raconte-t-il. Mais aujourd’hui, les Libanais et les Libano-Américains ne sont plus qu’une fraction de sa clientèle, même s’il dit qu’il les traitera toujours « en VIP ».
Audi rentre à Beyrouth aussi souvent que possible, pour voir sa famille et ses amis. « J’ai de la chance d’avoir connu des cultures différentes, confie-t-il. C’est certainement un grand atout et une des plus grandes forces des Libanais en général. » Cet atout lui a permis de créer une banque privée qui assure les services de façon très personnalisée. InterAudi Bank a été profitable chaque année depuis son établissement il y a près de vingt-cinq