Samer Karam est (entre autres) consultant free-lance dans les nouveaux médias, expert en réseaux sociaux. Afin de démontrer leur potentiel au Liban, il a eu une idée originale, née lors d’un barbecue organisé chez lui : il a créé le premier site de commande via Twitter au Moyen-Orient, en y vendant des cookies.
Son postulat de départ est simple : les gens se font davantage confiance sur Twitter que sur Facebook. Les deux sont de grands réseaux sociaux sur Internet ; le premier permet d’exprimer son avis en moins de 140 signes ; le deuxième est essentiellement utilisé pour partager photos et vidéos. « Le premier requiert une interaction constante des utilisateurs, alors que le deuxième est plus passif, les gens peuvent se contenter de regarder des photos », explique Karam. Du fait même de cette obligation d’interaction, les gens créent des liens plus forts sur Twitter et « le facteur confiance est plus grand », affirme-t-il.
Pour le prouver, il a créé fin octobre 2009 un compte Twitter appelé Cooki3man, qui propose à la vente différentes sortes de cookies, livrés tous les lundis, mercredis et vendredis à 17 heures dans un magasin à Gemmayzé. « Le facteur confiance intervient à plusieurs reprises, explique Samer Karam, la première fois lorsque le client commande, il a confiance en le fait que je vais le livrer le jour dit, à l’endroit dit ; lorsque je livre au magasin, j’ai confiance que le client va venir récupérer sa commande et la payer ; et lorsque le client fait l’effort de se déplacer pour passer prendre ses cookies, il a confiance en le fait que j’ai rempli ma part du contrat. »
Twitter est pour le moment très peu utilisé à des fins commerciales. Mais en moins de trois semaines d’exploitation et avec un investissement initial quasi nul, Samer Karam a déjà une affaire rentable, avec une livraison hebdomadaire de 100 cookies en moyenne, pour un prix légèrement supérieur à celui du marché (à partir de 9 000 livres la demi-douzaine). Et les commandes dépassent le cercle de ses amis et connaissances sur Twitter, grâce à la structure même du réseau : ses amis et connaissances qui passent commande mettent ensuite des feedbacks sur les cookies ; ceux-ci ensuite sont lus par leurs réseaux, créant ainsi de la publicité pour Cooki3man, et ainsi de suite. La première semaine de novembre, soit deux semaines après le lancement de Cooki3man, cinq personnes, que Karam ne connaissait pas, ont passé commande. Le fait que son commerce soit de la nourriture n’est pas anodin. « La nourriture est un sujet de conversation important et récurrent sur Twitter, qui suscite de nombreuses réactions », explique-t-il.
La prochaine étape pour Karam est la création du site Internet de Cooki3man, qui devrait être opérationnel d’ici à Noël. « Le site permettra la personnalisation des cookies par le client et Twitter restera le lien qui crée la confiance », explique-t-il. Noël étant traditionnellement une période faste pour les cookies, il pourra très vite tester le succès de la solution média qu’il a créée. Et si la combinaison Twitter + site Internet fonctionne, il pourra « revendre une solution complète aux clients sur les nouveaux médias », conclut-il.
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