Parler de système de troc à notre époque semble un peu révolu. Mais ce système peut devenir bénéfique, permettant des échanges entre entreprises à travers une chaîne internationale.
Les Libanais semblent apprécier.
Connu pour être le plus ancien système d’échanges commerciaux, le troc a été ravivé d’une façon professionnelle par une compagnie internationale australienne, Bartercard. Cette dernière a introduit une version de qualité et moderne du troc. Elle gère donc les échanges de services et marchandises entre les sociétés qui font partie de Bartercard.
Ayant réussi en Australie, Bartercard a commencé à se développer dans plusieurs pays où elle a déjà plus de cinquante bureaux : Nouvelle-Zélande, Canada, Londres, Thaïlande… Les échanges par Bartercard ont atteint 450 millions de dollars en 1998 entre plus de 20 000 entreprises à travers le monde.
Depuis quelques mois, une société libanaise, formée de Moawad Investment, de la société d’assurance Fidelity, de Antoine Zaatar (Benetton) et de Oussama Fanous, a acquis le droit de franchise de Bartercard pour le Liban et le Moyen-Orient.
Oussama Fanous, PDG de la société, explique le fonctionnement de Bartercard. «C’est une carte qui permet à toute entreprise, qu’elle soit industrielle, commerciale ou de services, petite, moyenne ou grande, d’opérer en troc avec une autre entreprise membre de Bartercard. Donc, le principe est que toutes les opérations se font en troc, le cash est inexistant. Notre concept vient à un moment où nous souffrons de l’absence de liquidité sur le marché. Ce qui permet aux entreprises d’avoir un pouvoir d’achat à travers la chaîne de Bartercard au Liban et dans le monde. Chaque adhérent dispose d’une ligne de crédit variable entre 5 000 et 10 000 trade dollar. Le trade $ est notre devise ou unité de comptabilité (1 trade $ = 1 US $) pour comptabiliser les trocs. Donc, ce n’est pas une monnaie “réelle” ou du cash. Le montant de la ligne de crédit est décidé après l’étude du dossier de chaque entreprise».
Le membre obtient une carte de crédit qui lui permet de payer ses achats et les services dont il a besoin. Ces paiements seront effectués en marchandises et services mutuels entre les membres de la chaîne internationale de Bartercard. L’entreprise est débitée ou créditée en fonction des transactions qu’elle effectue : achat ou vente.
Les avantages
de liquidité
Bartercard permet aux adhérents de mener leurs transactions au prix coûtant. Tous les échanges se font hors de la marge de profits. Elle assure aux adhérents des gains supplémentaires par le biais de coordinateurs commerciaux.
Les échanges se faisant tous en troc, elle n’affecte donc pas la liquidité des entreprises. Ainsi la situation monétaire en liquidité des adhérents va s’améliorer.
Enfin, Bartercard établit une relation entre tous ses membres à travers le monde, leur permettant de réaliser le plus grand nombre possible de transactions commerciales aux meilleures conditions.
Bartercard est responsable de chaque entreprise qui fait partie de la grande chaîne. Des coordinateurs formés par la société sont à la disposition des clients pour leur faciliter leurs transactions.
À M. Fanous de conclure : «Nous comptons déjà plus de 270 membres libanais, en trois mois. C’est un chiffre record dans les annales de notre société !».