L’analphabétisme est un problème grave auquel sont confrontés les pays en voie de développement, y compris dans le monde arabe où un homme sur trois et une femme sur deux ne savent ni lire ni écrire.

La conférence régionale sur l’enseignement primaire et l’alphabétisation des adultes dans les États arabes donnait une conclusion alarmante : il existe près de 65 millions d’analphabètes, soit 43 % de la population (32 % parmi les hommes et 56 % parmi les femmes). Ces chiffres de 1997 évoluent positivement et si les efforts actuels se poursuivent, le taux d’analphabétisme serait quand même de 30 % en 2010.
Les champs d’action qui doivent aider à enrayer l’analphabétisme sont ainsi définis par les acteurs qui ont décidé de lutter contre ce fléau : donner plus de pouvoir à la femme, promouvoir les droits de l’homme et, surtout, relever le taux de scolarisation chez les enfants. Le rapport de l’Unesco, publié par le bureau d’information des Nations unies en 1997, précise qu’environ 6,7 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, dont 4,3 millions de filles et 2,4 millions de garçons.
Une amélioration importante a été notée au cours des 20 dernières années. Le nombre des filles scolarisées est passé de 54 % en 1975 à 79 % en 1995. Elle a été le plus sensible dans des pays tels que la Syrie où la scolarisation des filles s’est accrue deux fois plus que celle des garçons. En Algérie, Aicha Barki, présidente de IQRAA, association d’alphabétisation, explique : «La demande d’éducation est excessivement élevée dans les campagnes». De plus, depuis 1993, avec l’aide de bénévoles dans les centres d’alphabétisation situés dans le pays, le nombre de femmes suivant des cours est passé de 150 en 1993 à plus de 40 000 aujourd’hui.
Le cas libanais

Le Liban occupe le rang numéro un dans la baisse du taux d’analphabétisme dans le monde arabe par rapport aux autres pays. Ainsi, le Liban qui comptait en 1985 près de 191 000 analphabètes a atteint en 1995 le nombre de 151 000 analphabètes. Donc, une proportion de 7,6 % parmi les personnes âgées de plus de 15 ans alors que le pourcentage des personnes qui ont des difficultés de lecture est de 9,7 %, «par conséquent, moins qu’un quart des Libanais seraient des illettrés», affirme le rapport de l’Unesco, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’illettrisme organisée par l’Onu, le 8 septembre 1999. Ceci montre un vrai décalage avec d’autres pays arabes où, par exemple, le taux atteint 29 % en Syrie, 48,6 % en Égypte et 62,3 % en Mauritanie.
On peut subdiviser les pays arabes en trois catégories :
• Les pays bien engagés dans une politique de développement de l’éducation tels le Koweït, le Liban, le Qatar, la République arabe syrienne et les Émirats arabes unis.
• Les pays très peuplés qui ont de réelles difficultés à entretenir et développer leur système éducatif tels l’Algérie, l’Égypte et le Maroc.
• Les pays qui ont été en proie à des conflits et ou à de graves difficultés économiques et de ce fait n’ont pas les fonds nécessaires pour gérer leur système éducatif tels Djibouti, l’Irak, la Mauritanie, la Somalie et le Soudan.