La démission de Charbel Nahas n’est pas un simple épisode de la vie politique libanaise. Elle est l’expression d’un problème majeur du système en place à Beyrouth que la vague de “printemps arabe” ne semble pas vouloir ébranler. Elle démontre à quel point les questions économiques et sociales sont reléguées au dernier rang des préoccupations des “dirigeants”. À quel point ces derniers sont autocentrés sur des positions totalement déconnectées des véritables urgences. Aujourd’hui au Liban, la plus grande satisfaction est de préserver la paix civile. On est au stade minimal de la vie en communauté : se réjouir de ne pas s’entre-tuer. Alors quand un réformateur, un vrai, a l’ambition d’aller plus loin en jetant à nouveau les bases d’un pacte social dont l’État est le garant… Il ne trouve pas sa place. Ce combat-là est pourtant le seuil qui vaille. Rétablir la force de la loi ; combler le fossé des inégalités sociales ; créer des emplois pour contrer l’émigration en faisant la course à la compétitivité au lieu d’épuiser des rentes… Les défis à relever sont nombreux et difficiles. Cela suppose de sortir de la logique des petits arrangements et des marchandages stériles pour jeter les bases de compromis fondamentaux et durables. Cela suppose aussi de préférer l’affirmation de principes et le volontarisme au “réalisme politique” dont le seul résultat est l’insupportable immobilité.
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