Selon une étude de l’Ecole supérieure des affaires de Beyrouth (ESA), la langue française maintient une présence affirmée dans les entreprises installées au Liban.
Réalisée dans le cadre du Forum régional du français professionnel (26 et 27 mars), l’étude a permis d’interroger 91 entreprises du réseau de l’ESA. Les résultats, bien que non exhaustifs, mettent en lumière la vitalité du français dans le monde du travail, aux côtés de l’anglais et de l’arabe.
D’après l’enquête, 35% des entreprises déclarent que la majorité de leurs employés sont francophones, 21% que « beaucoup » le sont et 7% qu’ils le sont tous. L’ESA relève également que la connaissance et l’utilisation du français sont largement liées au niveau de responsabilités des employés. Les membres des conseils d’administration sont 55% à travailler « tout le temps » ou « souvent » en français, un résultat qui tombe à 36% chez les employés chargés de la relation clients et 37% chez les gestionnaires de ressources.
En matière de communication, l’anglais domine, mais le français conserve une place privilégiée. Les entreprises font une place importante au bilinguisme (français-arabe ou français-anglais) et au trilinguisme. Le français est dans ce cas utilisé dans 47% de la communication interne et 39% de la communication externe. Les entreprises y voient d’abord une plus-value en termes d’image, mais aussi un moyen privilégié de toucher la clientèle expatriée ou franco-libanaise.
Elles considèrent toutefois que le français n’offre qu’un marché restreint au Liban, tout en précisant que son utilisation n’entraîne pas de réel surcoût financier.
La maîtrise de la langue française semble être aussi un critère important pour les recruteurs. 49% d’entre eux demandent « toujours » ou « souvent » au candidat de parler français. Seulement 14% d’entre eux ne le demandent jamais. Les entreprises sans lien avec la France sont même davantage demandeuses de candidats francophones.
Egalement, les entreprises estiment que le français doit être préféré à l’arabe pour la rédaction des CV, même si l’anglais domine largement sur ce point.
Les réponses, issues d’un questionnaire envoyé par l’ESA, proviennent majoritairement d’entreprises libanaises (51%), de toutes tailles et de tous secteurs. Ce sont principalement les dirigeants des entreprises ou leurs responsables des ressources humaines qui ont répondu directement à l’enquête.