Les commentaires de Christine Lagarde exhortant les Grecs à payer leurs impôts ont suscité un tollé en Europe, la directrice du Fonds monétaire international est au pire accusée d’être “amorale” et “caricaturale” et au mieux d’avoir commis une nouvelle “bourde” en matière de communication. L’ancienne ministre française a précisé son propos plus tard en expliquant que son injonction s’adressait surtout aux contribuables les plus privilégiés, chacun devant assumer selon elle une part équitable du fardeau collectif. Un débat observé une fois encore de ce côté-ci de la Méditerranée comme s’il concernait des Martiens. À Beyrouth, tout au plus s’intéresse-t-on aux conséquences de la crise grecque sur l’euro, dont le cours a un impact majeur sur les importations libanaises. Comme si la problématique de la responsabilité collective de la gestion d’une crise n’était pas d’actualité au pays du Cèdre. Comme si les questionnements sur la pertinence de l’austérité ne trouvaient aucun écho chez nous. Comme si, décidément, le Liban était un pays tellement “spécial” que rien de ce qui se passe dans le monde, y compris dans l’environnement le plus proche, ne pouvait le concerner, par sa valeur d’exemple à suivre ou non. Les mythes se succèdent aux mythes sur la “spécificité économique” libanaise et l’on continue de vivre à huis clos, occupés uniquement à se “dissocier” d’un autre type de crise, politique cette fois, sans y consacrer d’ailleurs davantage d’effort de réflexion, de planification, d’action…
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