Artiste multimédia autodidacte, la Libano-Égyptienne Lara Baladi est arrivée à l'art au détour d'un voyage, et expérimente depuis sa liberté trouvée.

Née à Beyrouth en 1969, de parents libanais d’Égypte, Lara Baladi est une artiste multimédia contemporaine, connue pour ne « jamais faire deux fois pareil », selon sa propre expression.
Elle crée des installations, des tapisseries, des montages visuels numériques, des vidéos, des installations et des constructions architecturales.
Révélée et lancée lors de sa première exposition en 1998 pendant le mois de la photo à Beyrouth, la jeune femme explique être arrivée à l’art via la photographie, qu’elle a découverte en vacances à New York alors qu’elle était étudiante dans une école de commerce à Londres.
« La photo est devenue le sens de ma vie, mais je ne savais pas comment en faire une carrière. J’ai eu un parcours varié pendant une dizaine d’années. » Cette touche-à-tout a été directrice de production dans la photo de pub, animatrice radio, photojournaliste, chercheuse pour la Fondation arabe pour l’image (dont elle est membre active depuis 1997), directrice éditoriale de magazines et organisatrice d’expositions et de résidences d’artistes.
L’exposition de 1998 a été un réel catalyseur : « Mon œuvre a été exposée dans six pays, dont le Danemark, la Belgique, les États-Unis. »
« J’ai pris conscience de ma liberté d’artiste par rapport à celle de photographe, de journaliste et j’ai libéré ma photographie ; mon travail a pris alors une autre envergure. »
Chacune de ses œuvres est un rapport profond à une expérience personnelle. Longtemps tournée vers une quête de l’identité – l’actrice est revenue s’installer au Caire en 1993 après plus de 15 ans d’exil en France (pour l’école) et à Londres (pour l’université) –, son travail est également un questionnement spirituel et social. « L’élément moteur qui nourrit mon œuvre, c’est un questionnement permanent sur le monde extérieur », explique-t-elle.
Elle participe à la révolution égyptienne de 2011 « en tant que citoyenne », avec ses moyens d’artiste.
En février 2011, avec un groupe d’activistes, elle lance radiota7hrir.com, la première radio libre d’Égypte, fermée aujourd’hui. Et en juillet 2011, elle met en place le cinéma démontable Ta7rir Cinema, qui projette à la place Tahrir des documentaires et films sur la révolution. « Il s’agissait de montrer la réalité politique et la politique de l’armée à la majorité de la population qui n’avait accès qu’à la propagande des médias locaux, et constituer une archive. »
Aujourd’hui à New York où elle travaille sur un nouveau projet, Lara Baladi revient maintenant à son langage d’artiste, « en y amenant un autre niveau, plus politique ».
Elle a exposé à Paris, au Caire, à Charjah, à Venise, à Doha, en Europe, au Japon et aux États-Unis. Ses œuvres sont accrochées dans nombre de musées d’art contemporain, y compris à la Fondation Cartier à Paris, au Museet for Fotokunst à Copenhague et au Pori Art Museum en Finlande. Elle est représentée par la galerie Isabelle Van den Eynde à Dubaï et a obtenu le premier prix à la Biennale du Caire de 2008-2009 pour “Borg al-Amal” (la tour de l’espoir).