C’est devenu un cliché de dire qu’à défaut de pétrole, la richesse du Liban ce sont ses hommes. La couverture de ce numéro du Commerce du Levant chamboule quelque peu cette idée reçue.
D’une part, le Liban pourrait finalement se révéler beaucoup plus riche que prévu en hydrocarbures : une société chargée des études sismiques annonce des structures géologiques offshore potentiellement trois fois plus grandes que celles qui ont été découvertes en Israël. Mais l’exploitation d’hydrocarbures ne sera une richesse qu’à la condition de ne pas tomber dans le piège de la rente pétrolière. Seule la transformation de ces matières premières dans un processus industriel permettant l’acquisition de technologies et la création d’emplois qualifiés serait une véritable richesse pour le Liban.
De l’autre, les ressources humaines, la créativité, sont certes des richesses précieuses dont le Liban peut se targuer, mais à défaut de savoir les utiliser dans des processus de production créateurs de valeurs, elles sont dilapidées ou en tout cas largement sous-exploitées. C’est l’exemple de la filière du design à laquelle nous consacrons un dossier. Les talents et la créativité sont évidents. Mais ils restent isolés à défaut de pourvoir s’insérer dans une chaîne industrielle.
S’il veut enfin entrer dans un processus de développement économique, le Liban n’a d’autre choix que de faire sa révolution industrielle.