Alerte maximale au Liban. L’armée est intervenue… De sa belle plume, elle a appelé les ressortissants du Golfe à venir au Liban en « toute sécurité ». L’opération “sauver le tourisme” est doublée d’une campagne de soldes massives appelées à durer un mois entier à l’initiative du ministère concerné. L’heure est à la mobilisation générale. Mais la probabilité d’un sursaut est très faible. Car l’impact du conflit syrien sur la stabilité et la sécurité du Liban, ou en tout cas la perception de stabilité et de sécurité dans le pays, n’est pas près de s’estomper. Et Beyrouth paie une nouvelle fois le prix de son incapacité à diversifier son économie hautement tributaire de cette demande externe et extrêmement sensible aux chocs. Seul le retour au pays pour les fêtes d’une partie des expatriés adoucit la crise. Leur portefeuille bien rempli permet de soutenir la demande de consommation qui est le principal moteur de l’activité. Pourtant, l’argent de ces “expats” pourrait être beaucoup plus utile à l’économie. Ils sont nombreux à l’annoncer ouvertement : ils cherchent à investir leur capital dans des entreprises d’avenir au lieu de se contenter de le placer dans de l’immobilier et d’entretenir leur famille. Il faudrait pour cela cesser de considérer la diaspora comme une source de rente et envisager de la canaliser vers des investissements productifs. Un programme de gouvernement qui semble malheureusement hors de portée pour 2013.