Malgré la crise économique, la Libanaise, coquette par excellence, réserve toujours un budget
pour le coiffeur. Mais s’y rend-elle aussi souvent que par le passé ?
Un tour d’horizon chez différents coiffeurs démontre que les femmes au Liban n’ont pas considérablement diminué leurs visites.
Simon Mendelek, un des coiffeurs les plus en vue actuellement, dit cependant avoir ressenti les effets négatifs de la crise économique chez la classe moyenne. «Ces femmes réservent leur budget pour les grandes tâches telles que coupe, couleur, permanente ou autres, tout en limitant les brushings de la semaine».
La classe aisée, elle, n’a pas changé ses habitudes et bon nombre des dames continuent à se faire coiffer deux à trois fois par semaine.
Samir, propriétaire d’un petit salon à Hamra, est encore au début de son parcours d’indépendant. Sa clientèle est essentiellement formée des femmes du quartier. Celles-ci sont plutôt régulières dans leurs visites. Mais quand même, Samir note une «légère baisse dans la fréquence des brushings hebdomadaires».
Services complémentaires
Pour fidéliser la clientèle, le coiffeur offre souvent des services complémentaires. Même si le luxe environnant dans un salon se fait payer plus cher, les femmes aiment à le fréquenter. Lorsqu’elle se rend chez le coiffeur, c’est pour passer un moment de détente. Elle est donc captivée par le cadre, l’aménagement du salon ainsi que par les produits utilisés. Un investissement supplémentaire devient donc nécessaire pour attirer la clientèle.
Le salon Jacques Dessange est considéré comme l’un des salons les plus huppés. Les Libanaises aiment s’y rendre «pour changer de look». Sa renommée internationale plaît.
Simon Mendelek trouve que les services attenant à la coiffure sont devenus aussi importants que la coiffure elle-même. C’est pour cela qu’il n’utilise que «les produits de marque» et assure dans son salon des soins du visage, la manucure, la pédicure, le maquillage. Le confort va jusqu’à assurer un voiturier. Chez Simon, plus de vingt employés s’affairent. Alors que Samir se contente de l’aide d’un seul jeune homme et n’assure pas d’autres services que la coiffure.
Des prix variables
Les prix pratiqués varient s’il s’agit d’un grand salon ou d’un salon de quartier (voir tableau). Nohade Abdouche, qui a 38 ans d’expérience, est propriétaire d’un petit salon de coiffure à Furn el-Chebbak. Pour combler le ralentissement de l’activité, elle a décidé de fixer trois tarifs pour satisfaire différentes catégories de clientes. «Je coiffe les femmes du quartier depuis des années, il m’a semblé normal de m’adapter à leur situation financière et de réduire mes prix pour permettre à tout le monde de se coiffer et moi-même continuer à travailler». Toutefois, les produits utilisés par Nohade diffèrent selon le tarif. Un système ingénieux pour répondre aux besoins d’une situation.