Un article du Dossier

Les investisseurs libanais en Irak dans l’expectative

Intercontinental Bank of Lebanon (IBL)
Date d’installation en Irak : 2006
Nombre d’employés en Irak : 50
Dotation en capital en Irak : 14 millions de dollars
Bilan en Irak : NC
Dépôts en Irak : NC

Les relations entre l’Intercontinental Bank of Lebanon (IBL) et l’Irak ne datent pas d’hier. En 1994, associée avec sa consœur française BNP Paribas, l’IBL est la première banque libanaise à créer des liens avec les banques privées irakiennes, sous le régime de Saddam Hussein. Celles-ci viennent à peine d’émerger, au début des années 1990, et pèsent encore bien peu par rapport aux banques étatiques, comme al-Rafidain ou al-Rasheed. L’IBL joue pendant des années le rôle de banque correspondante, afin de fournir une aide aux banques irakiennes pour accéder aux marchés internationaux, une activité qu’elle pratique toujours avec une vingtaine de banques. « Nous avons servi de plate-forme de formation dans les années 1990 et surtout à partir des années 2000, après la chute de Saddam Hussein. Le personnel des banques privées et publiques était totalement déconnecté de la technologie bancaire », raconte Samir Tawilé, directeur central de l’IBL, dont la seule autre implantation à l’étranger est à Chypre. La banque libanaise a même ouvert un centre de formation à Beyrouth pour former le personnel irakien. « En dix ans, nous avons formé plusieurs milliers d’employés. » En 2006, l’IBL décide d’ouvrir une agence à Erbil, au Kurdistan, car « plus sûre que le reste de l’Irak », puis installe une agence à Bagdad en 2010. En juin 2014, la banque ouvrira une nouvelle agence à Bassora. « Le sud de l’Irak se développe de plus en plus rapidement avec l’exploitation des ressources pétrolières et intéresse les investisseurs libanais. » Aujourd’hui, la banque compte une cinquantaine d’employés dans tout le pays, dont cinq Libanais. Les activités de l’IBL en Irak couvrent un large spectre : le financement du commerce (crédits documentaires, émissions de lettres de garantie…), les prêts aux petites entreprises et aux particuliers. L’IBL accorde cependant la priorité aux activités de détail qui représentent près de 80 % de ses opérations. « C’est une activité plus exigeante que le crédit aux entreprises, car les Irakiens ne se sont pas encore familiarisés à la culture bancaire, mais elle nous permet de diversifier nos risques. » Les sociétés libanaises représentent environ 30 % des clients de la banque, selon Samir Tawilé. La majorité des investissements des compagnies libanaises se concentrent dans les secteurs de la construction, des échanges commerciaux et des services, selon le directeur central de l’Intercontinental Bank of Lebanon.

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