L’idée était d’assurer une commercialisation directe des produits artisanaux avec un professionnalisme d’entreprise. Pari réussi.
L’Artisan du Liban (SARL), fondé par le Mouvement social libanais, ONG reconnue d’utilité publique, est une entreprise dont le bénéfice est entièrement versé à l’extension de l’artisanat et aux projets sociaux du Mouvement social.
À travers ses vingt ans d’action auprès des artisans et trois points de vente à Clemenceau, Accaoui et Tripoli, L’Artisan du Liban a essayé de promouvoir l’artisanat en traitant directement avec les artisans. Les intermédiaires et les commerçants sont d’emblée écartés.
Depuis un an, et suite à l’exposition “Liban l’autre rive” à Paris, où il a exposé et vendu une variété d’articles, L’Artisan du Liban a voulu relever le défi d’installer une boutique à Paris (30, rue de Varenne). L’objectif est de faire connaître un autre visage du Liban et d’essayer de doper les ventes et d’élargir le marché.
10 % des artisans
Aujourd’hui, ce sont plus de 800 personnes, soit près de 10 % des artisans libanais répartis sur tout le territoire, qui travaillent avec L’Artisan du Liban à travers le système de consignation. Les principales catégories d’artisans couvrent le travail du cuivre, de la boiserie, du verre soufflé, de la couture, du bijou, de la vannerie et diverses fabrications traditionnelles comme la coutellerie, la poterie, l’émail et d’autres.
Mais L’Artisan du Liban est aussi une vraie SARL dont le comité directeur est présidé par Gabriel Wardé et qui regroupe une équipe motivée par le “social”, ainsi que 50 administratifs avec un esprit d’entreprise. Elle comporte même un département de la production chapeautée par un designer, Maya Eid, “pour accompagner les tendances du marché”.
Actuellement, 10 % du chiffre d’affaires est réalisé par les exportations, l’objectif étant d’atteindre rapidement 25 %. En effet, pour compenser la baisse des ventes, il faut miser davantage sur les exportations et la vente en gros et jouer sur une plus grande diversité des articles proposés.
Les prix pratiqués sont réduits au minimum pour induire une grande compétitivité. Un large éventail d’articles correspond à tous les budgets, depuis le petit miroir à 1 500 LL jusqu’au paravent marqueté à 3 millions LL. Et le design est travaillé de façon à adapter le traditionnel au goût du jour pour le rendre plus vendable. «Ainsi, les articles sont aujourd’hui moins surchargés, de façon à convenir aux intérieurs modernes. En moyenne, ce sont 4 nouveaux articles qui sont produits par semaine», explique Maya Eid.
Si les touristes représentent une part importante de la clientèle, l’entreprise vise également à consolider sa clientèle locale, grâce aux objets décoratifs et aux objets usuels que l’on achète pour soi, de façon à garantir un roulement continu tout au long de l’année, avec des pics saisonniers en été et durant les fêtes et les autres occasions.
De nouveaux marchés sont également en voie de développement, tels que celui des commandes pour des cadeaux d’entreprise, les souvenirs pour congrès et séminaires, les trousses pour des promotions de produits de beauté, mais également la vaissellerie et les plats pour les restaurants, un marché actuellement en plein essor.