Étant donné le faible niveau actuel des rendements des placements “conventionnels”, de plus en plus d’investisseurs se tournent vers les investissements alternatifs, tels l’immobilier ou le private equity. Cette dernière catégorie d’actifs se développe surtout dans plusieurs pays émergents. En Inde, par exemple, les gérants de fonds ont investi plus de 100 milliards de dollars dans des entreprises privées entre 2001 et 2014, selon le Crédit agricole suisse. « D’après McKinsey & Company, le private equity disposerait toujours d’une marge de progression confortable en Inde, où le taux de pénétration s’élève à 1,8 %, contre 4,2 % au Royaume-Uni et 4,4 % aux États-Unis », précise Christina Azouri, conseillère en placements au Crédit agricole suisse. Les placements dans l’immobilier ont également la cote, notamment en Europe, où le secteur bénéficie de la chute de l’euro. « C’est une nouvelle opportunité pour les investisseurs étrangers, notamment ceux provenant des pays où la monnaie nationale s’est appréciée face à la monnaie unique », souligne Georges Abboud, directeur de la banque privée de la BlomInvest, dont la banque a lancé un fonds dédié à l’immobilier européen. Pour un investisseur venant d’une zone dollar, un appartement de 500 000 euros vaut près de 550 000 dollars, contre près de 675 000 il y a 13 mois, soit une baisse de près de 20 %. À cette dépréciation de l’euro, s’ajoute un potentiel de croissance assez important dans certains pays. C’est le cas notamment de la Grèce ou de l’Ukraine, où les prix avaient déjà reculé en raison des risques géopolitiques ou financiers. Mais les opportunités immobilières ne sont pas similaires aux quatre coins du Vieux Continent. À Londres, par exemple, où le marché des logements, notamment le haut de gamme, « a enregistré une très forte croissance depuis mi-2009, les prix devraient se stabiliser », estime Christina Azouri.