Les marchés boursiers ont été très volatils en début d’année. De mauvaises statistiques chinoises, la baisse des prix du pétrole et le Brexit ont provoqué un vent de panique sur la majeure partie des places mondiales.
Cependant, à chaque fois, le rebond a été tout aussi rapide, favorisé par les discours très accommodants des banquiers centraux couplés à des statistiques traduisant une belle résistance des secteurs industriels et du marché de l’emploi aux États-Unis, rassurant ainsi les investisseurs qui redoutaient un ralentissement prononcé de l’économie mondiale.
Sur le court-moyen terme, cette tendance devrait se poursuivre « au vu de la faiblesse des taux d’intérêt, les bourses présentent quand même une évaluation relative favorable et elles seront soutenues par les politiques monétaires qui resteront globalement accommodantes, par une activité de fusions-acquisitions significative et par des programmes de rachats d’actions », souligne à cet égard Christina Azouri, conseillère en placements au Crédit Agricole Suisse. Cependant, sur le long terme, « les entreprises qui préférèrent racheter leurs propres actions au lieu d’investir sur l’outil de production pourraient finir par devenir destructrices de richesse », tempère Georges Abboud, directeur de la banque privée de la BlomInvest.
Aux États-Unis, la dynamique bénéficiaire des entreprises s’est récemment tassée dans un contexte d’appréciation du dollar sur les deux dernières années et de faiblesse des prix de l’énergie, avec un début d’accélération de l’inflation des salaires aux États-Unis. En outre, les valorisations sont relativement élevées (ratio cours/bénéfices de 19 pour le S&P 500) et les primes de risque implicite sont inférieures à celles des autres marchés développés, expliquent les équipes de recherche de la banque HSBC. Une augmentation de l’inflation sans accélération connexe de la croissance s’accompagnerait d’un cycle de durcissement de la politique de la Fed moins constructif qu’un cycle motivé à la fois par l’inflation et la croissance. Nabil Kassar, président de Fransa Invest Bank, conseille d’investir dans des entreprises dont l’activité ne dépend pas de facteurs conjoncturels comme celles qui fournissent des services de base ou des produits de grande consommation ; ce, pour avoir des investissements moins corrélés à la volatilité du marché.
Sous l’effet du Brexit et des perspectives d’évolution des taux d’intérêt, la livre sterling (GBP) connaît un accès de faiblesse à l’heure actuelle. Cette situation devrait favoriser les actions britanniques à l’avenir selon HSBC, les entreprises du pays réalisant une part relativement élevée de leurs bénéfices sur les marchés étrangers. Les signes de stabilisation des prix des matières premières devraient également soutenir le marché britannique, vu son exposition importante au secteur des ressources naturelles.
En Asie, hors Japon, des politiques macroéconomiques internes globalement favorables, la stabilisation de la croissance à court terme en Chine, la réduction des risques immédiats liés aux marchés des changes et à l’évolution du yuan (RMB) et, enfin, la priorité accordée à l’optimisation des bilans des entreprises sont autant de facteurs militant en faveur des marchés des actions, d’après la banque suisse UBS. Les PER (ratios cours/bénéfice) sont attractifs et les réformes structurelles en cours dans de nombreux pays de la région offrent un potentiel de revalorisation.
Au Japon, les perspectives boursières sont plutôt neutres, le marché souffrant de l’appréciation du yen. L’indice Nikkei 225 est retombé d’un plus haut de 20 000 points mi-2015 à 16 000 points en quelques mois. La Banque du Japon pourrait intervenir bientôt afin de soutenir les actions.