Deux mois après l’inauguration, ça marche plutôt bien à Achrafieh. Et le célèbre homoptère traiteur
se prépare à investir à Hamra. La Fontaine s’est encore trompé.
Prenant le contre-pied des entreprises, qui diminuent leurs activités en temps de crise, “La Cigale” a ouvert, en mai dernier, une nouvelle branche à Achrafieh, à l’avenue Charles Malek. Une initiative couronnée de succès, puisque ce nouveau rendez-vous des gourmets ne désemplit pas.
Pour Gaby Abou Samra, directeur de la nouvelle branche, cet investissement se justifie aisément. «Notre production étant la même pour toutes nos branches, le produit existe déjà, et nous n’avons pas besoin d’investir dans de nouveaux équipements. Une nouvelle branche à Achrafieh nous permet d’être plus proches de notre clientèle, d’avoir une plus grande part du marché et de faire connaître davantage le nom de “La Cigale”. D’autant plus qu’Achrafieh est devenu un centre très important, aussi bien pour la résidence que pour le commerce ou les loisirs», ajoute le directeur.
Avec ses trois branches, Zalka, Hamra rue Makdessi et Achrafieh (celle de Dhour Choueir attend toujours des jours meilleurs), la société ne compte pas se reposer. Dans un an, une nouvelle ouverture est planifiée, de nouveau à Hamra, mais cette fois dans le centre Taj Tower, où elle comptera un café-trottoir en plus de ses services habituels. Pour l’ouverture de chaque nouvelle branche, l’investissement atteint environ 1 million $.
Cependant, ces projets ne s’accompagnent pas de nouveaux recrutements de personnel. «La crise économique engendre aujourd’hui un ralentissement de nos activités à Zalka et à Hamra, explique le responsable. L’ouverture de nouvelles branches permet de mieux utiliser le potentiel du personnel existant, déjà très qualifié, au lieu de le renvoyer chez lui». D’autant plus que les employés de La Cigale, souvent en place depuis de longues années, ont été formés par les soins de la maison, vu la difficulté de trouver sur le marché du travail des cuisiniers, pâtissiers ou chocolatiers ayant les compétences requises.
Se positionner dans
les réceptions “tout compris”
La Cigale, c’est en fait une aventure qui a débuté en 1964 et qui est toujours restée une entreprise familiale, dirigée par Élias Abou Samra et ses trois fils, aujourd’hui chacun à la tête d’une branche. Avec 250 employés et un chiffre d’affaires d’environ 10 millions $, en 1999, la société a cherché, d’année en année, à diversifier et à développer ses activités.
Ainsi, à Zalka où se situe le centre de production, “Le Cigalon”, un hôtel destiné aux hommes d’affaires, a vu le jour, en plus d’un restaurant français. À Achrafieh, “Le Coffee Shop”, restaurant de 70 places, est ouvert du matin jusqu’au soir. Et toutes les branches présentent, en plus des produits classiques (service traiteur, pâtisserie, chocolats, glaces...), des denrées comme la charcuterie, les fromages, les alcools, les vins fins, les fruits et légumes, les confiseries et les articles de décoration, ainsi que l’organisation de réceptions (mariages, buffets, grands événements...) fournies de A à Z, y compris les fleurs, la musique ou encore les chaises... «Cette diversification permet à La Cigale de ne pas se cantonner dans une activité saisonnière».
Si les produits de La Cigale tendent vers le haut de gamme, qu’en est-il des prix pratiqués ? «Nos décors luxueux éloignent quelquefois des clients qui nous imaginent “inabordables”. Mais ce décor agréable est destiné à garantir une image de marque et une atmosphère paisible qui donnent au client le plaisir d’acheter, alors que nos prix restent très modérés», explique M. Abou Samra.
C’est cette politique basée sur “en avoir pour son argent” qui a fait dès le départ la renommée de la maison et lui a permis de faire face à la concurrence farouche dans ce domaine. Et, en cette période d’austérité, cette politique est encore renforcée. «Nous nous sommes adaptés à la situation et nous avons diminué nos marges bénéficiaires dans toute la mesure du possible pour pouvoir satisfaire les consommateurs», indique le directeur.
Des consommateurs devenus actuellement, par la force des choses, bien plus regardants. «Aujourd’hui, conclut M. Abou Samra, les Libanais se mettent à faire des économies. Lorsqu’ils doivent organiser un événement ou une réception, ils le font coûte que coûte, quitte à s’endetter. Mais ils choisissent des produits abordables, plutôt que “ce qu’il y a de plus cher”, comme ils le faisaient auparavant».