Propulsée à la tête de Gezaïri, l’un des premiers armateurs au Liban, Mona Bawarchi n’a certainement pas eu le vertige.
Il y a des marées auxquelles on n’échappe pas. Celle de Mona Bawarchi était toute tracée. Fille unique d’un magnat du transport maritime, elle a été très tôt rodée à la responsabilité. Vouée à la succession à la tête de la société Gezaïri Transport, il était normal que la jeune demoiselle suive à l’université des études de gestion. Trente ans plus tard, elle récidive en préparant son doctorat en gestion des affaires à l’Université de Kaslik, une formation disponible depuis quelques années seulement au Liban. «J’aime la gestion dans son concept initial plus que toute autre chose. J’estime que je possède cette faculté de traiter avec les gens et de tirer de mes collaborateurs le meilleur d’eux-mêmes».
Pourtant ce n’était pas acquis d’avance pour la fille du patron, qui a commencé son apprentissage à la compagnie au tout début des années 70. Il lui a fallu sept ans pour gravir les échelons et être rodée aux différents services, avant d’être nommée au poste de vice-président de Gezaïri Transport. Ce n’est qu’en 1991 qu’elle sera promue aux commandes de la société… Une société qui, il faut le rappeler, compte actuellement 500 employés et 23 agences dont 2 locales et 21 réparties dans des pays comme la Syrie, la Jordanie, l’Irak, mais aussi la Grèce, la Turquie, la Bulgarie, Chypre et la Suisse.
Gérer tout ce beau monde n’est pas une mince affaire. C’est pour cette raison qu’une journée ordinaire de travail de Mona Bawarchi commence par la liquidation des affaires courantes, suivie par l’entretien avec les clients et les cadres. Mais le moment le plus fructifieux reste ce temps de réflexion quotidien que s’accorde la présidente pour améliorer le concept de la société et mettre en place de nouveaux paramètres de développement. D’où par exemple, tout récemment, la prise en charge d’une activité de transport terrestre entre l’Irak et le Liban.
D’ailleurs, si l’on devait résumer le personnage, on opterait pour son aptitude à la réflexion… Un penchant qui lui fait préférer l’écriture à la parole, la concertation avec ses collègues aux décisions unilatérales et spontanées. Et qui confère à cette mère de trois enfants une expression sereine. De toute évidence, le stress qui frappe les PDG ne semble pas avoir de prise sur la présidente de Gezaïri Transport.