Restent les vrais amateurs du cigare toujours attachés aux cubains, les autres ont cédé
devant l’impérialisme des douanes.
Il y a eu le projet de création d’une usine de cigarillos au Liban. Mais il a été annulé. Il avait été question d’un joint-venture entre Habanos (la compagnie du gouvernement cubain) et Phoenicia Trading Afro-Asia. Les raisons de cette annulation seraient les taxes élevées ainsi que le retard dans la mise en place du projet. Les Cubains ont finalement trouvé d’autres partenaires (Tabacallera une firme espagnole, et Sieta, la Régie française).
La Phoenicia Trading Afro-Asia, fondée en 1980, importe des cigares de La Havane et les distribue au Proche-Orient (Liban, Syrie, Égypte) et en Europe de l’Est (Ukraine et le Kazakhstan). La société dont le siège central est à Chypre est un joint-venture libano-cubain. «Nous avons uniquement du cigare cubain, une soixantaine de marques», explique Mohamed Zeidan, président de la société. En 1998, la société détenait 35 % du marché au Liban; en 2000, elle se retrouve à 10 %. Explication : «Les taxes qui étaient de 45 % début 1999 ont augmenté jusqu’à 152 % en février 1999. Nous avons donc été obligés d’augmenter le prix du cigare de 70 %, ce qui a fait chuter les ventes. Certains de nos concurrents n’ont pas suivi la même proportion d’augmentation».
Les cigares cubains, note M. Zeidan, sont divisés en deux catégories : ceux qui sont faits main et ceux qui sont produits à la machine. 95 % du marché libanais est composé de cigares faits main. Le cigare cubain constitue 25 % des ventes en valeur au Liban et 10 % en quantité. Le reste du marché est constitué de cigares américains, dominicains et européens faits à la machine et qui constituent 75 % des ventes en valeur (et 90 % en quantité).
Les concurrents principaux de Phoenicia Trading Afro-Asia sont environ 12, dont Zeidan cite : La Cigale, Aziz, Goodies, Monoprix, Akiki, Maison du Cigare, Smoke Center, Abi Ramia, Captain Hawa Smoke Centre, Spinneys.
Les prix des cigares chez Phoenicia Trading Afro-Asia varient entre 1,5 $ et un maximum de 25 $, avec une moyenne de 8 $.
30 à 50 ans :
les plus gros acheteurs
«Le fait que nos concurrents vendent à 20 % moins cher que nous, et même si c’est pour une qualité différente, ceci nous a obligés à limiter actuellement nos ventes à la MEA et à la zone franche de l’aéroport de Beyrouth, affirme M. Zeidan. Sinon, nous comptons surtout sur le marché du Proche-Orient».
«Nous n’arrivons pas à vendre localement, même si les fumeurs et la consommation ont augmenté», renchérit M. Zeidan, insinuant qu’il pourrait y avoir un marché noir au Liban. «L’importation de cigares cubains s’est complètement arrêtée à cause des taxes : nous vendons nos anciens stocks». Le montant des importations de la régie pour les cigares cubains s’est élevé à 8 000 $ entre janvier et mai 2000.
D’après les professionnels du secteur, les plus gros acheteurs de cigares sont des hommes entre 30 et 50 ans. S’ajoutent à eux, actuellement, 20 % de la catégorie entre 22 et 30 ans. Cette proportion augmente régulièrement de 20 % depuis 1997.
En tout cas, ils sont d’accord pour dire qu’une proportion de fumeurs de cigares suivent le phénomène de mode, plus que la passion du cigare elle-même.