La station de ski inaugurera sa 19e remontée mécanique avec l’arrivée des premiers flocons. Mais après des années marquées par un manque de neige, la société gestionnaire du domaine de Mzaar veut diversifier son offre et se tourner vers les activités estivales.

Depuis cet été, la station de sports d’hiver de Mzaar dispose d’une remontée mécanique flambant neuve équipée de télésièges de quatre places baptisée “Le Faucon”. C’est la 19e du genre sur la centaine de kilomètres de pistes que compte le domaine à Kfardebiane. Entre l’achat des sièges, la fabrication, l’importation puis l’assemblage des éléments – le tout assuré par la société française Toma qui se chargera aussi de la maintenance et de l’entretien –, la station a déboursé plus de deux millions de dollars. Un investissement qui sera compensé par une augmentation d’un dollar sur le tarif normal d’une journée de ski. Dès l’arrivée des premières neiges, “Le Faucon” viendra ainsi seconder le premier télésiège du genre – “Le Renard” – installé il y a quatre ans sur cette partie haute du domaine. Sa mise en service devrait permettre de réduire le temps d’attente au pied des pistes et de desservir le point culminant de la station : le pic de Mzaar à 2 400 mètres. « Nous allons chercher la neige là où elle se trouve, en altitude », justifie Youmna Rizk, propriétaire et membre du conseil d’administration de la Société de tourisme et sport d’hiver Mzaar SAL. Car les dernières années ont été difficiles en matière d’enneigement, avec une prime à 2014. « Cette année-là a été terrible, nous n’avons ouvert nos pistes que vingt-quatre heures. » Et impossible de compenser la météo par des canons à neige, car les températures libanaises sont trop élevées.

Mzaar se met à l’heure d’été

À l’instar de beaucoup de stations dans le monde, Mzaar envisage donc une réorientation stratégique vers les activités estivales, sans pour autant délaisser son volet hivernal. « Nous n’avons jamais vraiment fait de bénéfices grâce au ski, concède Youmna Rizk.  L’argent nous le gagnons grâce à la valorisation des terrains. » La société dont sa famille est actionnaire détient près de 300 000 m2 autour du domaine skiable. Mais depuis 2008, elle vit au rythme du ralentissement de l’activité immobilière. Et avec un mètre carré bâti autour des 3 000 dollars, l’offre est désormais largement supérieure à la demande. Le « changement de cap » défendu par Youmna Rizk vise donc à redynamiser la station en diversifiant son offre. Plusieurs projets immobiliers en gestation – comme l’hôtel trois étoiles d’une centaine de chambres prévu pour la piste du “Refuge” – devraient être relocalisés sur un autre versant de la montagne moins engorgé. Cet espace deviendrait ainsi « le deuxième poumon économique de la station ». Les activités estivales en seraient le nouveau cœur de cible. La société étudie la possibilité d’y créer notamment un lac artificiel pour y développer les sports et activités nautiques, mais aussi la mise en place de parcours de marches, ou l’accueil ponctuel de toutes sortes de festivités. Mzaar se donne cinq saisons pour concrétiser ses ambitions. Les moyens pour y parvenir sont chiffrés à dix millions de dollars.