Gels, faible pluviométrie, chaleurs précoces… La météo n’a pas toujours été clémente avec les viticulteurs. Les récoltes, qui touchent à leur fin, n’ont pas tenu toutes leurs promesses. Les volumes sont globalement en baisse, mais la qualité est au rendez-vous.

L’heure est déjà au bilan dans les régions viticoles, où le premier coup de sécateur a été donné à la mi-août. Si les vendanges se prolongent encore jusqu’à mi-octobre dans certains vignobles, un constat fait d’ores et déjà l’unanimité : dans la Békaa, d’où proviennent plus de 70 % des raisins de la filière, la saison n’a pas été aussi porteuse qu’en 2016.

Des producteurs attribuent la baisse du rendement aux gels d’hiver et de printemps, d’autres à une faible pluviométrie durant le mois de mai ou encore à des chaleurs précoces. Mais si les caprices de la météo ont affecté le volume de production, le soleil lui a été généreux avec les vignes. Et cela se reflète sur la maturité et donc la qualité des raisins.

James Palge, œnologue et directeur technique chez Château Ksara, repense avec nostalgie aux récoltes de 2016, une année au rendement exceptionnel. « Nous avions produit presque 50 % de plus qu’en 2015. Nous nous attendions à une baisse cette année, mais cette baisse a été plus importante que ce que nous avions prévu. » Château Ksara estime pouvoir produire environ 2,8 millions de bouteilles cette année, contre 3,5 millions en 2016, soit une baisse de la production de près de 20 %. Pour d’autres producteurs autour de Zahlé, le recul pourrait être encore plus marqué. Diana Salameh, œnologue au Domaine Wardy, estime la baisse des volumes entre 20 et 40 % par rapport à 2016. « Mais les raisins récoltés sont de bonne qualité, ils ont connu une bonne maturation », ajoute-t-elle.

Dans la Békaa-Ouest, et plus précisément à Kefraya, les récoltes ont été moins affectées que celles des voisins. Château Kefraya et Château Marsyas ne prévoient qu’une légère baisse de leurs productions cette année. Fabrice Guiberteau, œnologue et directeur technique chez Château Kefraya, préfère voir le côté positif : «La baisse de la productivité n’affecte pas la qualité de nos vins, nous nous attendons à un bon millésime 2017.»

De l’autre côté, dans la région de Batroun, la météo a été plus clémente. La douceur du climat a même retardé les vendanges et dopé la production de petits domaines comme Château Aurora, qui s’attend à un saut à la fois quantitatif et qualitatif, « grâce à des vignes qui ont gagné en maturité ».

Les récoltes du Nord restent toutefois marginales par rapport à celles de la Békaa, qui fournit la majorité des producteurs de vins du pays. Les consommateurs peuvent donc s’attendre à une hausse des prix cette année. Mais quand on aime, on ne compte pas.