Deux fournisseurs historiques de télévision par satellite, Econet et Cablevision, vont fusionner en 2018 et basculer vers l’IPTV. Estimé à 10 millions de dollars par le site Businessnews.com, le montant de l’opération n’a pas été officiellement divulgué. «L’information est confidentielle. Les chiffres qui circulent dans les médias sont erronés», affirme le directeur de Econet, Bassam Jaber, qui chapeautera la nouvelle entité dont la répartition de l’actionnariat n’a pas non plus été révélée.  Cablevision était en partie détenue par la famille Hariri. Quant à Econet, elle fait partie du groupe GlobalCom, membre de la galaxie Holcom dirigée par Ralph Audi. GlobalCom est aussi la maison-mère des fournisseurs d’accès internet IDM et Cyberia, et du fournisseur de données GDS. D’où l’intérêt de la fusion. 

GDS a en effet obtenu récemment le droit de déployer la fibre optique pour offrir des services internet à haut débit. Ce réseau sera aussi utilisé par la nouvelle entité pour proposer la télévision à travers internet, l’IPTV.
L'IPTV utilise la même infrastructure que l'accès Internet, mais avec une bande passante réservée. Elle permet aux opérateurs de développer de nouveaux services comme la vidéo à la demande, et de proposer des offres groupées : internet et télévision. En Europe, ces offres incluent aussi la téléphonie, mais au Liban l’Etat conserve son monopole sur ce segment, du moins jusqu’à présent. 
 «La fibre optique sera prête d’ici un ou deux mois dans certaines zones de Beyrouth, comme Achrafié, puis vers la mi-2018 sur le restant de la ville», indique Bassam Jaber.   «De nouveaux bouquets de chaînes vont voir le jour et les tarifs d’abonnement ne seront que légèrement différents. Nous comptons augmenter la liste disponible à 300 chaînes», ajoute-t-il.  Les prix devraient varier entre 15 et 45 dollars par mois.

Avec environ 40 000 abonnés à eux deux, Cablevision et Econet, domineront le marché de la télévision dit  « légal », par opposition à celui des câbles de quartier. Les deux entreprises sont parmi les premières à s’être lancées sur le marché de la télévision payante, en offrant aux Libanais une alternative aux paraboles sur les toits dès le début des années 1990. A l’époque où fleurissaient des chaînes satellitaires gratuites, elles ont percé en proposant des bouquets de chaînes retransmises aux abonnés grâce à des technologies sans fil (MMDS ou MVDS), l’une à Beyrouth et l’autre à Zahlé. En 2003, elles ont obtenu, avec une poignée d’autres acteurs, le droit d’utiliser les fréquences de l’État qu’elles exploitaient jusque-là illégalement, en échange du versement de 20 % de leurs revenus annuels. L’attribution de licences en bonne et due forme à tous ces opérateurs est toutefois tributaire de la réforme du cadre légal et règlementaire.