L’agence de notation financière Fitch Ratings a classé le secteur bancaire libanais parmi ceux qui possèdent un “faible niveau de vulnérabilité”, dans son évaluation semestrielle des systèmes bancaires de 115 économies développées et émergentes.

Le Liban a en effet une fois de plus obtenu la note maximale (1 sur une échelle de 3) à l’indicateur de risque macroprudentiel (MPI en anglais) de Fitch, qui évalue la résistance des banques du pays à certaines circonstances spécifiques sur les trois années suivant leur manifestation – croissance rapide du crédit, hausse des prix de l’immobilier, des taux de change réels, etc. Le secteur bancaire libanais avait obtenu cette note en 2013 et n’a pas été déclassé depuis. Quelque 92 pays ont obtenu un MPI de 1, dont les États-Unis, le Japon, la France ou encore Bahreïn.

Fitch a également maintenu le Liban dans le groupe de 15 pays ayant un secteur bancaire “solide” selon l’indice Banking System Indicator (BSI) que l’agence a développé. Cet indice évalue plus précisément la force intrinsèque d’un système bancaire, en excluant le soutien potentiel pouvant être apporté par des actionnaires ou des gouvernements. L’indice se base sur une échelle comprenant les catégories “a” (très haute qualité/très solide), “b” (haute qualité/solide), “c” (adéquat), “d” (vulnérable) et “e” (très vulnérable). Le Liban a été classé dans la catégorie “b”, comme l’Égypte ou l’Arménie. L’agence précise en outre que 62 % des banques des pays développés ont obtenu la note de a ou plus (aa ou aaa). Le Liban fait enfin partie des 12 pays qui ont obtenu la note de 1 au MPI et de b au BSI.

Fitch a récemment maintenu la notation souveraine du Liban à B- avec une perspective “stable”, suivie à quelques semaines d’intervalle par une autre des principales agences de notation américaines, Standard & Poor’s (S&P). Courant janvier, Moody’s et S&P avaient enfin décidé de maintenir leurs évaluations respectives du secteur bancaire du pays du Cèdre. Très exposées à l’endettement de l’État, les banques libanaises ont en outre connu un passage délicat en novembre 2017 suite à la démission – avortée un mois plus tard – du Premier ministre Saad Hariri depuis Riyad, dans un contexte de tensions régionales entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Dans un rapport publié début février, Bank Audi avait indiqué qu’un total de dépôts en livres libanaises équivalent à 2,9 milliards de dollars – soit 5 % de la masse monétaire nationale – avait été converti par des clients de banques libanaises dans le sillage de cette crise.