Alors que les bilans sont dressés en général en fin d’année, le dossier “Chiffres-clés” du Commerce du Levant est toujours publié en mai, car les données annualisées sont rarement disponibles avant. Et ça ne s’arrange pas avec le temps. 

À l’heure de passer sous presse, les derniers chiffres disponibles sur les finances publiques dataient de novembre 2018. Alors que le déficit public est au centre des débats, son montant réel, son évolution et sa variation par rapport à l’objectif prévu dans le budget 2018 restaient inconnus du public. Sans parler de statistiques plus sensibles comme la pauvreté, le chômage, ou simplement le nombre d’habitants. 

En l’absence de données « les analyses distributives de l’impact de chocs et des scénarios de réforme sont très limitées, y compris pour des réformes extrêmement urgentes comme le secteur d’électricité », prévient la Banque mondiale dans son dernier rapport sur le Liban.

Dans le plan de l’électricité approuvé en Conseil des ministres, en tout cas, il n’y a aucun scénario, ni sur l’impact sur les finances publiques, ni sur l’économie, ni sur les citoyens. On nage dans le flou et c’est sans doute l’objectif. Tant pour l’électricité que pour le budget.

Il y a pourtant des chiffres qui méritent qu’on s’y arrête. Celui de la croissance de l’économie libanaise en 2018 en est un : 0,2%, du jamais-vu depuis près de vingt ans.  

Le Liban est au bord de la récession, et ce ne sont pas les coupes budgétaires annoncées qui vont relancer l’activité.