Avec un label qui porte le nom d’une ville fleuron de la Békaa, la société Conserves Modernes Chtaura, CMC, entend bien résumer dans sa raison sociale l’essentiel de sa raison d’être.

Des conserves d’abord qui englobent les différentes spécialités alimentaires libanaises prêtes à la consommation, soit plus de 60 produits du terroir, comme le baba ghannouge, le mouloukhieh, la confiture de pommes ou d’abricots...
Modernes ensuite, avec un rythme de modernisation soutenu qui remonte aux années 60-70 avec l’installation de la première ligne de production de purée de tomates “Rossi Catelli”, et celle ultérieure de jus de fruits et de ketchup “Bertuzi”. C’est ensuite au cours des années 80 que la CMC a inauguré ses cuisines pour mets prêtes à servir “RTS”, pour installer une décennie plus tard le tunnel réfrigéré “Frigoscandia” et la ligne du “Tahini” ou “Maseto”.
Ce n’est pas sans raison non plus que la société revendique son appartenance à Chtaura, puisque c’est grâce à sa localisation en plein cœur de la Békaa qu’elle assure son intégration agroalimentaire verticale, un atout qui lui assure fraîcheur, contrôle et facilité d’accès aux champs de culture.
Le processus de fabrication a valu à la société d’être certifiée ISO 9001 pour la qualité de son organisation aussi bien que pour sa capacité à innover constamment. Preuve en est la multitude de labels ciblés aux noms évocateurs de la marque Chtaura à celle du Diwan en passant par Baalbeck et al-Shams. Viennent ensuite les labels ethniques comme l’International Chtaura Cuisine qui met sur le marché une variété de recettes concoctées au goût des différentes populations égyptienne, arménienne, palestinienne ou encore kurde. Le Mediterranean Gourmet cible le marché international avec des préparations bien libanaises. Quant au Chtaura Chef, ce sont des produits livrés en boîte grand format (minimum 3,200 kg) pour les traiteurs et restaurants.
Variété mais aussi flexibilité puisque c’est souvent en fonction du goût du marché que les producteurs révisent leurs paramètres : plus ou moins de taux de sucre, boîte métallique ou bocal en verre. Cette flexibilité permet aussi à la marque de satisfaire les différentes normes des marchés mondiaux, puisque plus de la moitié du volume de la production est acheminée à l’export ; dont 27 % pour l’Arabie saoudite, 17 % pour l’Allemagne, 4 % pour les États-Unis...
Ainsi CMC, qui vise les consommateurs libanais et étrangers (surtout par une présence à des salons internationaux), représente une prototype de la valeur ajoutée agroalimentaire, cheval de bataille de l’industrie libanaise. Un concept que défend le PDG de la société Atef Idriss en tant que président du Syndicat des industries alimentaires au Liban.

C’est dans de grands conteneurs que sont livrés aux locaux de la CMC les fruits et légumes divers, comme les abricots, pommes, tomates, petits pois, haricots, cultivés dans les champs de la Békaa par des agriculteurs indépendants et contractuels. Un ingénieur spécialisé oriente la nature et la qualité de la production.

Un premier traitement à grande eau débarrasse les matières premières de leurs impuretés. Ainsi préparés, ils subissent l’opération de tri mécanique qui élimine noyaux, pépins et pelures. Des déchets qui n’iront cependant pas grossir les décharges publiques, mais seront vendus à des particuliers qui les transformeront en nourriture de fourrage pour animaux. Les montants ainsi récoltés seront versés à une caisse mutuelle d’aide aux employés.

Une deuxième douche assure un lavage intégral et complet des fruits et légumes. Ces derniers subiront aussi un contrôle visuel de la part des employés qui trieront la bonne graine de la mauvaise, de manière à garder le meilleur pour les besoins de la production dont le processus est entièrement automatisé.

Ces immenses fûts aux allures de soucoupe abritent le mélange des ingrédients nécessaires pour concocter la confiture selon une recette bien dosée. À base de 45 % de fruits frais, une constante invariable, la recette voit par contre le pourcentage du taux de sucre varier selon la demande. Dépourvue d’agents conservateurs, la production ne tolère que dans de rares cas la présence de benzoate, dans une proportion de 1/1000.

La centaine d’employés entre ouvriers et cadres ainsi qu’un nombre variable de saisonniers recrutés entre mars et septembre – période où s’intensifie le rythme de production – assurent un volume d’environ 150 000 caissons de produits finis par an.

Boîtes en métal alimentaire ou bocaux en verre, la gamme des 60 produits sera acheminée par un réseau d’agents distributeurs tant locaux qu’étrangers et viendra grossir les étagères des petites et grandes surfaces et garnir la table des consommateurs libanophiles à travers les continents.