Signes extérieurs de richesse, de modernisme ou de jeunesse, certaines machines-outils s’imposent désormais comme des “moyens de production” imparables. Déjà taxés de ringards – par leur junte militaire de jeunes cadres dynamiques Inseadiens –, les chefs d’entreprise et autres apparatchik
de la vieille garde se doivent de prévenir un coup d’État, en fermant à clé agendas et blocs-notes humectés pour privilégier le tout numérique. Trois produits à puces pour s’en rendre compte. Technologiquement fragiles s’abstenir.
Laptops : portables et adaptables Paul Samuelson, économiste américain prix Nobel 1970, avait raison lorsqu’il affirmait : «Les besoins superflus hier deviennent souvent fondamentaux aujourd’hui». L’ordinateur portable en fait désormais partie. Certes, à performance égale, il est encore de 40 à 60 % plus cher qu’un PC de bureau. Mais la possibilité de l’utiliser sans contrainte et en tout lieu vaut bien ce sacrifice.
L’offre des ordinateurs portables est désormais scindée en deux : d’un côté, des modèles pour professionnels souvent facturés entre 2 500 et 3 000 $, de l’autre, des modèles grand public, moins chers, mais aux performances acceptables. Certains bijoux technologiques atteignent même les 6 000 $.
Dans l’univers des PC portables, on n’aime guère le mot uniformité – malgré les apparences. Les constructeurs rivalisent d’imagination pour proposer des modèles originaux, le plus souvent par leur design, mais aussi par leur équipement ou leurs caractéristiques techniques. En ce qui concerne le prix, la diversité est aussi de mise. Le prix moyen du PC portable décolle à partir de 1 300 $ avec une mémoire standard de 250 M de SDRam.
Dans le vif du sujet
La plupart des modèles possèdent un écran à matrice active TFT, un lecteur de CD-Rom ou de DVD-Rom et un modem interne à 56 kbits/s. Dotés de processeurs plus ou moins équivalents, les modèles sont à peu près d’égale puissance, sauf l’Efio!5000 de Twinhead, nettement en retrait. Mais si tous les écrans (et claviers) sont aussi de bonne qualité, leur taille varie de 12,1 ou 12,2 pouces pour les modèles les moins chers, à 14,1 pouces pour le NEC Versa Aptitude. La taille intermédiaire de 13,3 pouces semble la plus avantageuse. Elle fournit une définition de 1 024 x 768 points sans que le coût du matériel devienne prohibitif. La présence d’un lecteur DVD au lieu d’un simple lecteur de CD explique aussi la tendance de certains prix à la hausse. Enfin, la connectivité est inégale. Plusieurs modèles n’offrent qu’une seule prise USB, indispensable pour brancher les accessoires.
Sur d’autres, il manque une interface infrarouge (pour une connexion sans fil) ou un port série. Quelques portables intègrent une interface réseau, une bonne moitié d’entre eux offre une sortie vidéo, et seul le modèle de NEC propose une interface FireWire (voir le glossaire en encadré). Les interfaces non prévues en série peuvent cependant être rajoutées en cas de besoin sous forme d’extensions PC-Card (acceptées par tous les modèles), moyennant un supplément. Mais les portables, aussi rapides soient-ils, n’égalent pas encore un PC de bureau pour les jeux.
Aucun modèle n’est véritablement acceptable pour les jeux en 3D ou le multimédia intensif. Pour le son, le verdict est tout aussi sévère : la qualité laisse encore à désirer et certains boîtiers ont une fâcheuse tendance à entrer en résonance. Pour écouter de la musique, mieux vaudra donc utiliser un casque ou des enceintes externes. Quant à la partie graphique, les portables profitent de l’intégration des processeurs pour monter en fréquence. Donc, si le fossé entre PC portables et PC de bureau se comble progressivement en force brute, d’autres insuffisances font surface et altèrent l’idée que le portable devient vraiment une machine à tout faire.
Pour être plus précis, le meilleur portable a une puissance graphique inférieure de moitié à celle d’un PC courant, soit une bonne année de retard. Un des meilleurs portables dans ce domaine est le Compaq Presario 2701. D’autres comme HP et Toshiba ne semblent pas avoir pour vocation d’exécuter certains jeux ; ils privilégient, en fait, les logiciels sérieux, couramment utilisés par les pros.
Malgré des efforts réalisés sur les processeurs, les PC portables restent toujours en retrait, même pour la bureautique. Toutefois, les processeurs utilisés dans les portables tiennent mieux la comparaison qu’il y a deux ou trois ans. Mais la puissance du processeur ne suffit pas à tirer les performances vers le haut, si d’autres éléments les tirent vers le bas. C’est, à coup sûr, le cas des disques durs.
Ceux qui équipent les portables ont une vitesse de rotation de 4 200 à 4 400 tr/mn, alors que les disques des PC récemment passés au laboratoire tournent de plus en plus fréquemment à 7 200 tr/mn (ou, au pire, à 5 400 tr/mn), et cet écart se retrouve dans les performances.
Faire la part des choses
Un bon PC portable obéit aux critères suivants :
• La qualité de l’écran : c’est un critère déterminant mesuré à partir de l’appréciation de la luminosité et le contraste de l’image, la lisibilité du texte affiché, la taille de l’écran, la définition de l’affichage.
• L’autonomie : auparavant effectuée à l’aide d’un robot qui simule l’appui sur des touches, la mesure de l’autonomie d’un portable se calcule désormais à l’aide d’une application Windows qui simule une utilisation intensive du portable.
• La rapidité : afin de mesurer précisément la vitesse d’exécution, divers logiciels (Word, Excel, Photoshop…) sont mis à contribution. Des jeux récents sont aussi utilisés pour tester la rapidité d’affichage en 3D.
• Le clavier et le dispositif de pointage : ici, on évalue la qualité de la frappe ainsi que la forme, la dimension et la lisibilité de la sérigraphie des touches. On mesure aussi la qualité et la sensibilité du système de pointage.
• Le poids : pour qui voyage avec son portable ou l’utilise en déplacement, le poids du matériel est un critère… de poids.
• Les possibilités d’extension : de combien de prises USB le portable dispose-t-il ? Possède-t-il un port infrarouge, une interface réseau ? Peut-on le relier à un téléviseur ?…
En fonction de ces critères, on peut répartir les portables en trois catégories : les substitutions aux desktops, les laptops et les ultraportables.
Les premiers, avec une masse supérieure à 3 kg, ont une mobilité limitée. C’est pour cette raison qu’ils sont utilisés surtout au bureau, et sont moins pratiques lors de grands déplacements, les voyages par exemple.
Les laptops ont une masse moyenne de 2,6 kg, en tout cas en dessous des 3 kg. Leur prix est abordable : 1 500 $ environ. C’est la catégorie la plus répandue et qui connaît le plus de succès, du moins au Liban.
Enfin, les ultraportables constituent le haut de gamme. Préférés par les hommes d’affaires, en raison de leur poids plume, inférieur à 2,2 kg, ils bénéficient d’une mobilité à toute épreuve. Le record mondial du plus léger portable a été atteint par les Toshiba Portégé 2000 avec 1,19 kg et 14 mm d’épaisseur.
Mais rappelons une chose aux consommateurs : la puissance du portable n’influe plus que très légèrement sur le prix. Une bonne mémoire et une rapidité extrême sont désormais des critères standard pour tous les micros. La différence du prix ou du rapport qualité-prix est donc déterminée par d’autres critères, considérés il y a quelque peu comme secondaires, le poids en l’occurrence.
Aujourd’hui, 20 % des acheteurs libanais seulement s’orientent vers la catégorie des portables, les 80 % autres préfèrent encore les desktops classiques. On s’attendait, dans le milieu, à des proportions plus équilibrées. Mais avec le différentiel de prix vs le pouvoir d’achat, on ne pouvait logiquement espérer mieux. Si bien que certains ont trouvé la parade : acheter du portable d’occasion “réhabilité” (refurbished). C’est effectivement une solution, à condition que le fournisseur soit au-dessus de tout soupçon – ou que l’acheteur ne soit pas trop exigeant. PDA : un assistant infaillible Un assistant efficace se doit d’être prêt à parer, partout, à toute éventualité. Lorsqu’il est en plus “digital”, il fait en sorte pour devenir dangereusement indispensable. Loin de son bureau, l’homme d’affaires a besoin d’un “assistant” mobile pour plusieurs utilités : se rappeler rendez-vous, conférences, réceptions ; avoir accès à ses bases de données, comptes, listes de contacts... Ainsi, les PDA (Personal Digit Assistant) ne cessent pas de se rendre utiles aux dirigeants et autres cadres dans tous leurs déplacements. Légers, faciles à transporter, les PDA sont flexibles et offrent une panoplie d’options, qui ne cessent de s’élargir. Actuellement, si le trend mondial tend à la miniaturisation, les hommes d’affaires exigent, en plus, une connexion rapide et sans fil. Celle-ci étant le nouveau concept qui fait partie de la plupart des nouveaux produits technologiques.
Les PDA ont, généralement, des programmes élaborés permettant des activités variées. Des programmes de Windows (Word, Excel, MSN Messenger…) aux calendriers et emplois du temps, aux jeux, aux musiques (MP3), à la connexion Internet, les PDA offrent de quoi se passer souvent d’un laptop. Reste le problème de la mémoire, qui est en train d’être résolu à l’aide de puces externes. Prochainement, tous les PDA seront équipés d’une grande capacité de mémorisation (128 M minimum).
Au Liban, on trouve quatre marques de PDA : le Palm, le iPAC, le Visor et le HP. Techniquement, la majorité de ces machines se valent, à quelques détails près, surtout au niveau du système d’exploitation. Palm et Visor ont adopté le Palm OS comme programme de base, alors que iPAC et HP ont opté pour le Windows CE.
• Le Palm existe en 3 versions sur le marché libanais : le Palm 125, à 300 $ à peu près, le Palm 500, à 400 $, et le haut de gamme, le Palm 505, à 500 $. Dans quelques mois, le dernier-né, le Palm 705 sera commercialisé au Liban. Il est équipé du nouveau système de connexion “wi-fi”. Ce concept au nom bizarre permet une connexion directe sans câble ni ligne téléphonique, à condition que ce système soit installé dans le lieu où le Palm sera utilisé.
• Le iPAC utilise le Windows CE et permet un accès à tous les programmes usuels que propose Microsoft. Il existe en deux versions : le 3850 et le 3870. Le premier, à 660 $, constitue un des produits les plus vendus sur le marché libanais. Le iPAC 3870 est une “nouvelle version” du 3850 : il utilise la technique du Bluetooth qui permet de communiquer sans fil. Vendu à 795 $, il est considéré comme un produit techniquement très évolué.
• Quant à Visor, il appartient aux créateurs et anciens propriétaires du Palm. Ce PDA, qui utilise le même système d’exploitation Palm OS, vient de lancer sur le marché un produit nouveau en son genre, le V.3,52 qui remplit la fonction d’un PDA et d’un téléphone portable GSM simultanément. Il sera vendu à 800 $ en moyenne.
• Le HP Jordana, lui, a l’avantage d’un rapport qualité-prix compétitif. Il offre les options et les performances du iPAC à un prix inférieur, 500 $ en moyenne.
Pour tout jeune entrepreneur efficace, les performances techniques sont essentielles, mais les petits à-côtés sont aussi bien appréciés. Et tous ces PDA en possèdent : étui en cuir, chargeur universel, protection d’écran… Plus qu’un téléphone portable… Avec une technologie de pointe, des fonctions multiples et des prix conséquents, certains téléphones portables
se prennent pour les secrétaires des hommes d’affaires. Ces portables, alias Communicator, offrent à leurs utilisateurs un menu très varié, allant de la simple communication téléphonique à la connexion Internet, avec des spécificités d’organizer. Ainsi, ils offrent, en plus léger, une capacité et des outils informatiques standards (Microsoft…) qui peuvent vous faire éviter le transport d’un laptop. Très sophistiqués, ils sont d’une grande utilité pour les cadres et dirigeants, surtout que les données peuvent être sécurisées, car facilement échangées avec un ordinateur. Les deux géants du téléphone mobile, Nokia et Ericsson, offrent respectivement deux nouveaux modèles : le Communicator 9210 et le T68.
• Le Nokia 9210 est comparé, par ceux qui l’ont déjà utilisé, à la Rolls des cellulaires. En effet, cette nouvelle version du Nokia 9110, disponible depuis quelques mois seulement, a déjà fait ses preuves sur le marché mondial des téléphones portables. Assorti d’un design futuriste, léger pour ce qu’il offre, c’est un véritable bureau ambulant. Il propose une nette résolution d’images en couleur et permet le transfert d’images à partir de caméras digitales ou d’Internet. Il est surtout apprécié pour les divers programmes compatibles avec son système d’exploitation (Word, Power Point…). De plus, sa vitesse de transfert est de 43,2 Kbps. Des puces de mémoire externe peuvent y être ajoutées. Rappelons que le Nokia 9210 est muni d’un clavier à multiples fonctions et d’un écran couleur. Il peut être utilisé comme fax et offre l’option de communication “mains libres”. Toutefois, le Nokia 9210 présente deux inconvénients : sa taille encombrante comme téléphone et ses tendances à privilégier les applications Internet… alors que l’Internet mobile n’est pas encore adéquatement exploité au Liban.
• Le T68 de la marque Ericsson est le dernier-né de la marque suédoise. Cet appareil offre la possibilité de communiquer via le système Bluetooth (sans fil). Il permet l’accès via le WAP et le GPRS. En plus de sa connexion à Internet, il offre une facilité d’écriture pour l’envoi de e-mails et de messages, tout en y insérant des images et des sons (EMS : Enhanced Messaging Service). Il est aussi très efficace lorsqu’il sert de base de connexion aux PDA (Personal Digit Assistant) et aux ordinateurs portables. Retenons la capacité de l’appareil pour servir en tant qu’organizer, et le remplacer. Tout en étant petit et léger, il offre une résolution graphique colorisée de grande qualité.
Sources : 460 Multimedia Store, Virgin Megastore, Saadeh Computers (Elyssar), IBM Compuserve (Fanar), CEPP, Meatel.