C’est un peu le chaud et le froid que souffle l’ambassade américaine à Beyrouth, dans son “Country Commercial Guide” adressé aux investisseurs américains potentiels. Mais il est d’autant plus utile d’en résumer les principaux points, ci-après, qu’une telle “bible” est naturellement plus crédible aux yeux de ces investisseurs que toutes nos déclarations gouvernementales réunies.
Tendances économiques
• Le gouvernement a annoncé, dès novembre 2000, un plan de croissance, d’assainissement des finances publiques et de stabilité dans les prix et les taux de change.
• Au cours de l’année 2001, le gouvernement a pris quelques mesures pour entamer le processus de privatisation et de réforme administrative.
• Le Liban a pu émettre des eurobonds (7 milliards $) à un coût bien inférieur à celui émis par des pays équivalents, au niveau de l’endettement.
• Concernant le risque pays, le Liban est à la position 75 (sur 185 pays), selon Euromoney ; à la position 77 (sur 145 pays), selon Institutional Investor ; et pour la liberté économique, il détient le 59e rang (sur 161 pays), selon Wall Street Index of Economic Freedom.
• Les prévisions du secteur touristique sont bonnes et en amélioration constante, avec une nette confiance des investisseurs internationaux.
• L’industrie demeure dans une situation délicate due à des coûts d’opération élevés, une faible productivité, des équipements obsolètes et un accès limité au financement.
• Moody’s pourrait bien revoir à la hausse la notation des banques libanaises (au-delà de la notation pays), en considérant que leurs émissions seraient honorées même en cas de défaillance de l’État libanais.
• Le secteur des télécoms est prometteur, malgré des distorsions dans certains tarifs de services spécialisés, et des possibilités limitées sur l’Internet et la transmission des données.
• L’aéroport a une bonne capacité, mais la dernière piste est toujours non opérationnelle, en raison des problèmes de constructions illégales à proximité.
Commerce de produits
et services
• Le Liban jouit d’une économie traditionnellement libérale, mais la corruption et les pratiques administratives sont des obstacles majeurs aux investissements et aux entreprises.
• Le Liban a réussi à devenir un centre régional dans certains secteurs, tels que les médias et la publicité.
• Pour les marchés publics, et malgré un financement adéquat fourni par des gouvernements étrangers, les pratiques réelles sont sujettes à des interventions politiques et ne sont pas toujours transparentes.
• Le Liban développe des avantages comparatifs dans le domaine informatique et des télécoms associées, grâce à ses ressources humaines et sa structure physique. Il pourrait servir comme base de sous-traitance pour le software.
• Le Liban détient le système bancaire le plus libéral dans la région, avec un savoir-faire et un cadre juridique et institutionnel adéquats.
• Malgré un secteur commercial florissant et libre, quelque 30 genres de contrôles et de restrictions existent à différents niveaux, en ce qui concerne l’importation de produits ou de services.
• Un nouveau système douanier a été mis en place en 2001 pour faciliter et accélérer les formalités. Il adopte les standards internationaux dans le domaine, y compris pour les quelques zones franches qui existent dans le pays.
Climat d’investissement
• Le Liban est ouvert aux investissements étrangers, et, à quelques exceptions près, il n’y a pas de discrimination entre investisseurs nationaux et étrangers. Les quelques restrictions (dans l’industrie, l’immobilier…) ainsi que les rouages administratifs ont cependant limité l’afflux de capitaux étrangers.
• Le gouvernement libanais a eu, les dernières années, des litiges avec plusieurs investisseurs étrangers : les opérateurs GSM, CCC-Hochtieff (aéroport de Beyrouth), le groupe koweïtien al-Khorafi (parking de l’aéroport), Dubai Port Authority (port de Beyrouth), le canadien SNC-Lavallin (la poste), etc.
• Les tribunaux libanais sont lents dans les règlements des litiges en général, en raison d’un nombre insuffisant de juges et d’une structure judiciaire inadaptée. On a observé occasionnellement une interférence politique dans le système judiciaire.
• Le gouvernement n’accepte pas un arbitrage international obligé pour régler les litiges éventuels entre un investisseur étranger et l’État (à moins que des traités bilatéraux spécifiques aient été signés).
• La législation libanaise est conforme aux normes OMC (TRIMS – Trade Related Investment Measures), concernant l’égalité entre investisseurs nationaux et étrangers, pour ce qui touche, au moins, aux incitations à l’investissement. Cependant, la nouvelle loi sur l’investissement confère à IDAL et au Conseil des ministres un pouvoir discrétionnaire dans le choix de certaines incitations, et des entreprises qui pourraient en bénéficier. Ceci dit, pas d’exigences particulières pour les autres aspects de l’investissement (financements, quotas…).
• Le Liban n’a pas encore réussi à appliquer la loi sur la propriété intellectuelle. Le piratage de vidéos, software, livres… est courant dans le pays.
• La Bourse de Beyrouth reste peu active. Néanmoins, les actions cotées, y compris celles des banques, ont été considérées sous-évaluées par Flemmings, Merrill Lynch et d’autres. De nouvelles réglementations modernes pour activer la Bourse sont en cours de préparation, mais n’ont pas été encore soumises au Parlement.
• La stabilisation au Liban-Sud devrait améliorer la notation du risque pays, à condition que le gouvernement assoie entièrement son autorité dans cette région.
• Les sociétés étrangères ont été confrontées à un environnement opaque, avec souvent des frais imprévus à payer, des obstacles inattendus ou encore des obligations non stipulées dans les contrats. L’idée est largement répandue que les investisseurs versent des pots-de-vin pour décrocher un contrat public.
• Les restrictions sur les voyages des citoyens américains au Liban ont été levées, mais le département d’État continue à recommander aux Américains de faire montre de prudence à l’occasion de leur visite au Liban qui comporte toujours des risques. Le flux incertain des échanges Les échanges commerciaux entre le Liban et les États-Unis ne sont pas faciles à cerner. C’est le résultat tangible de la mondialisation de la production.
Votre micro-ordinateur Apple Mac, donc de marque foncièrement américaine, mais fabriqué en Irlande, est-il “Made in USA” ? Non, si l’on croit le certificat d’origine agréé par la douane. De même, pour une multinationale américaine, cotée en bourse, prise au hasard : qui sont à un moment donné ses véritables actionnaires ?
Ces incertitudes de la mondialisation mises à part, les échanges libano-américains “officiels” se portent plutôt bien : les USA étant en gros le 4e partenaire commercial du Liban, avec une part de 7 à 9 %. Sans surprise, ce sont les cigarettes qui sont en tête de liste des importations, suivies par les machines, voitures, équipements, mais aussi les céréales. Côté exportations, c’est encore le tabac (brut cette fois) qui occupe la première position, mais suivie, avec une belle performance, par les bijoux. Tous les détails dans les tableaux et schémas suivants, avec une note d’appréciation quand même pour les sources d’information ; le Trade Information Center, du ministère de l’Économie, toujours aussi efficace ; et le ministère de l’Industrie, qui évolue positivement.
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