Une police d’assurance ne peut se vendre comme un Big Mac : même produit, même nombre de grains de sésame sur le pain. Mais si l’adaptation locale
est totale, que reste-t-il du label US ?

American Life Insurance Company, ALICO, née dès 1921 aux États-Unis, a vu le jour en 1953 au Liban. C’était d’ailleurs sa première branche régionale. ALICO-Liban a englobé, par la suite, dans sa gestion, plusieurs pays avoisinants. Maintenant, 15 pays de la région sont couverts par l’assureur américain qui s’appelle depuis les années 80 ALICO MEASA, pour Middle East, Africa & South Asia.
Ce réseau opère à travers deux agences régionales : l’une au Liban et l’autre à Dubaï. L’agence libanaise englobe le Liban, la Turquie, la Palestine et la Jordanie. Tandis que celle de Dubaï se charge de la gestion des pays du Golfe, de l’Égypte, du Kenya, du Bangladesh, du Pakistan et du Népal. Il existe ainsi deux vice-présidents régionaux : l’un basé au Liban et l’autre à Dubaï. Avec une force de frappe de 1 200 employés pour la région du Moyen-Orient et près d’une centaine au Liban.
ALICO, affiliée à l’un des plus grands assureurs américains, AIG (American International Group Inc.), «adopte les méthodes de gestion américaines, pourvu qu’elles soient conformes aux lois et régulations du pays», explique Rabih Haber, assistant au vice-président.
Les employés des agences régionales sont d’ailleurs fréquemment envoyés chez ALICO ou AIG aux États-Unis pour suivre des séminaires ou des sessions de formation spécialisée.
Quant au département d’actuariat, cœur d’une compagnie d’assurances, il opère à partir de Charjah (aux Émirats arabes unis), avec 7 ou 8 actuaires responsables de la région en entier (sauf les branches en Turquie et au Pakistan).
Le contrôle des branches ou agences régionales est cependant la tâche d’un contrôleur envoyé des États-Unis pour coordonner avec la maison mère et AIG. De plus, un auditeur international visite annuellement la société pour vérifier les procédures et techniques de comptabilité et de gestion.

Les produits “tailor made”

Mais avec cet amalgame américano-régional, que devient effectivement l’identité de la compagnie ?
Rabih Haber répond : «Il est vrai qu’ALICO donne la latitude à ses branches de monter les produits d’assurance qui conviennent le mieux aux besoins locaux, mais ils ne sont jamais commercialisés sans son approbation ; à cette condition près, le département d’actuariat régional se charge bien de la mise en place de produits d’assurance adaptés à chaque pays. Ainsi, en Turquie, on doit tenir compte de l’inflation récente ; au Bangladesh, la pauvreté impose des produits très bon marché. Et, au Liban, les nouveaux produits s’adaptent à l’évolution du pays ; d’où le dernier venu, le IGP (Income Growth Plan), un plan de capitalisation à bon rendement, couplé à une assurance vie».
Bien que consacrée à 80 % à l’assurance vie, ALICO développe aussi des produits concernant des assurances accidents, soins-hospitalisation, logement, etc. Et «actuellement, une équipe se penche à Dubaï sur de nouveaux produits propices à la banque-assurance», parce que, justement, ce créneau se développe rapidement sur le marché local.