Maîtriser l’interconnexion des réseaux informatiques et de télécommunication n’est pas une mince affaire. Cela nécessite des compétences pointues, de solides backgrounds et un programme chargé de formations continues, si on ne veut pas être dépassé par les événements. Plus une importante base de clientèle, car l’expertise s’acquière chaque jour sur le terrain. C’est autour de ces ingrédients que s’est soudée cette équipe de 24 personnes. Et, ce qui ne gâche rien, le 10 octobre 2002, Data Consult a été nommée par Cisco, “Silver Certified Partner” pour les pays du Levant et l’Afrique du Nord. Une sorte de passeport pour servir “avec une qualité supérieure” les clients de Cisco, géant américain des réseaux.
Le début c’était en 1992. Élias Houayek et Costi Papadopoulos, tous deux ingénieurs travaillant séparément aux Émirats arabes unis dans les domaines de la transmission de données, décidèrent de fonder Data Consult SAL. Leur but était de couvrir les besoins de transmission de données dans un Liban qui, dans ce domaine technologique de pointe, était encore à l’âge de pierre.
Leur entrée sur le marché des grandes institutions débuta par l’entreprise publique franco-libanaise Sodetel, en 1993, en tant que conseillers en transmission de données sur les lignes téléphoniques et faisceaux hertziens. En 1994, la société signe déjà un accord de représentation avec Cisco Systems pour couvrir le marché libanais, grâce aux fameux “Routers” de la firme, sorte de traducteurs d’information.
Data Consult n’a jamais voulu prendre le rôle d’opérateur, alors qu’elle en avait les compétences. Ce bureau d’études a, depuis lors, conçu, installé et entretenu les installations de la majorité des opérateurs qui se sont succédé sur notre marché – et dont il ne reste qu’une petite poignée. En passant en revue la prestigieuse liste de références de ses clients, la presque totalité des banques sont reprises, et un lot important de grandes entreprises telles que FTML, LibanCell, Liban Câbles, Future TV, Gandour, Fattal, Unipac, des universités comme l’USJ et l’ESIB et une série de services publics tels que les ministères des Finances et des Télécoms, la Libanaise des Jeux et bien d’autres.

Optique et vision

Mais les technologies de transmission de données évoluent à une vitesse folle. De nouveaux besoins se créent et nos institutions manquent de trébucher à chaque saut technologique. Heureusement, une réglementation récente oblige les banques à être connectées à leurs branches en temps réel ; mais pas encore à la Banque centrale. L’Internet a envahi une part importante des entreprises, du secteur de l’éducation et des foyers. Des promesses, qui se laissent attendre, devraient assurer une offre nationale d’Internet à bas prix pour mars 2003, éliminant le dangereux fléau des câbles pirates, semeurs de virus.
Dans ce contexte en pleine ébullition, Data Consult a conclu une dizaine d’alliances lui permettant de couvrir les besoins actuels (Sagem, Farabi, Cylink, PolyCom…). Et d’anticiper les possibilités qui seront offertes par les services publics. Il s’agit, entre autres, de domaines aussi savants que l’interconnexion de réseaux locaux et multinationaux, les systèmes de sécurité et de cryptage d’informations, les commutateurs ATM, les systèmes évolués de câblage, les systèmes de télétransmission, de vidéoconférence, d’enseignement à distance…
Pout rester à la pointe des technologies qu’elle propose – et pour faire face à BMB, un concurrent sérieux sur son marché – Data Consult suit alors une politique de spécialisation. Elle développe tant les compétences internes par des programmes de formations-certifications de ses équipes que par de nouvelles alliances à l’étranger. Ainsi, elle vient de conclure un accord avec le groupe saoudien Integrated Visions, qui lui permet de se développer sur de nouveaux marchés comme l’Arabie saoudite et le Yémen.
Mais y a-t-il un problème de ressources humaines dans ce domaine ? Le directeur général Élias Houayek répond : «Nous recrutons les meilleurs ingénieurs des grandes universités et, pour les fidéliser, nous leur offrons, à part des salaires attractifs, des formations continues gratuites tout au long de leur parcours professionnel. Tous sont spécialistes en télécoms, nos 5 techniciens sont détenteurs au moins d’un diplôme BS ou MS. Quant aux 12 ingénieurs, ils sont les meilleurs de leur promotion. La grille de salaire s’échelonne de 1 000 à 4 500 $ par mois avec une moyenne de 2 000 $». En évoquant l’ouverture récente des bureaux Cisco Systems pour la région du Levant dans le centre-ville, Élias Houayek se montre plutôt conforté : «Nous entretenons d’excellentes relations avec les responsables du bureau. En fait, ce sont pour une bonne partie des anciens de Data Consult», conclut-il fièrement.