Il y a eu le projet gazier Liban-Syrie, puis le panarabe, et maintenant le gazoduc chypriote… et européen. Pour une production qui n’est pas encore à la hauteur.
Les autorités chypriotes devront prochainement rendre leur décision sur l’appel d’offres qu’elles ont lancé visant à fournir Chypre en source d’énergie. Pour faire pencher la balance en sa faveur, le ministre syrien du Pétrole et des Ressources minérales, Ibrahim Haddad, a proposé au gouvernement chypriote de fournir des garanties bancaires, qui joueraient en cas de retard dans la construction de gazoduc entre les deux pays.
Parmi toutes les options présentées, les autorités chypriotes semblent préférer la construction d’un gazoduc sous-marin qui reliera la ville syrienne de Banias à la station électrique de Vassiliko, pour des considérations financières et d’environnement. Cependant, ces derniers mois, le ministre chypriote du Commerce a émis des réserves sur la construction de ce pipeline, craignant que la Syrie ne remplisse pas ses obligations à la date prévue.
Ce contrat serait une aubaine pour la Syrie. Il lui permettrait d’avoir accès au marché européen de l’énergie. En effet, dès lors que Chypre sera membre de l’Union européenne, il sera possible d’y liquéfier le gaz syrien et le transporter hors taxes dans l’Union européenne. Ce gazoduc serait une extension du projet “Arab Gas Pipeline”, qui est en cours de construction et qui reliera l’Égypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban. Le coût de ce projet régional est évalué à un milliard de dollars et devrait permettre d’acheminer près de 10 milliards de mètres cubes par an.
En juin dernier, ces quatre pays avaient décidé de créer une Autorité arabe de régulation en matière d’énergie, qui sera basée à Beyrouth. Dotée d’un capital de 200 millions de dollars, sa mission sera de superviser le projet dans sa globalité. En parallèle, ces mêmes États ont créé une Autorité arabe pour le transport et la commercialisation de gaz, qui sera basée à Damas. Elle sera effectivement en charge de la construction du gazoduc entre la Syrie, la Jordanie et le Liban, et éventuellement jusqu’à la frontière turque. La construction du pipeline régional entre la ville el-Arish (Égypte) et Aqaba (Jordanie) a commencé grâce au financement du Fonds arabe de développement et du Fonds koweïtien. Le pipeline sera étendu à la Syrie et au Liban, d’ici à 2005.
La capacité actuelle d’exportation de la Syrie se chiffre à 26 millions de mètres cubes par jour. Ce qui ne suffit pas à répondre à la demande régionale. Des investissements dans ce secteur, en particulier dans le développement d’un champ gazier dans la région de Palmyre, devraient permettre d’augmenter ces capacités.
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