Jusqu’à présent, Beyrouth, et spécifiquement Achrafieh, n’avait pas de centre commercial de grande envergure. Est-ce suffisant pour justifier l’émergence d’un méga-ABC ? Les Fadel en sont convaincus.
Ce complexe comprendra plusieurs
grands magasins, dont l’un bien sûr à
l’enseigne de l’ABC, mais pas seulement
: il comportera aussi des galeries marchandes
et un espace important dédié aux loisirs.
Comme le décrit Robert Fadel, vice-président
de l’ABC, le but est de créer avant tout
un espace de vie.
L’ABC, qui a été fondé en 1936 à la place des
Martyrs, s’est surtout développé à Dbayé, un
grand magasin qui compte près de 2,5 millions
de visiteurs par an. À la fin des années
90, se réimplanter au coeur de la ville était
devenue une évidence. Le site, selon les
études exécutées pour le compte des Fadel,
s’est révélé stratégique, puisqu’il est à proximité
d’agglomérations urbaines à bons revenus.
Un pont devrait être construit pour y
accéder directement, à partir de l’avenue qui
mène vers La Sagesse. Ce sera l’un des onze
points d’accès au centre.
Ce projet dont le coût s’élève, d’après Fadel, à
140 millions $ a été conçu par les architectes
A. Consult (libanais) et le britannique Building
Design Partnership, choisis sur base d’un
concours international. Avec Moawad-Eddé
comme partenaire local pour l’entreprise.
Une étude de faisabilité menée par la société
britannique Management Horizons Europe
prévoit que le mall fera un chiffre d’affaires
annuel de 225 millions $, soit 16 % des 1,5
milliard $ que réalise le marché de Beyrouth
sur ce créneau.
OBJECTIF : 5 MILLIONS
DE VISITEURS
Le centre commercial occupera une surface
de 120 000 m2 (soit 6 fois le complexe de
Dbayé) et s’étend sur quatre niveaux, dont :
42 000 m2 de magasins, 10 000 m2 destinés
aux loisirs et 50 000 m2 pour les parkings de
1 500 places. Le terrain a été loué pour une
durée de 30 ans à l’archevêché grec-orthodoxe.
En plus de l’ABC, cinq grands magasins
s’établiront dans l’enceinte. Plusieurs
enseignes seraient intéressées, notamment la
française Go Sport, Aishti (pratiquement
acquise), Rinascente (grand magasin italien),
mais aussi des groupes arabes du Golfe. Les
responsables prévoient que le mall sera entièrement
occupé un an après son ouverture,
malgré des prix demandés supérieurs à ceux
en vogue à Achrafieh (mais variables quand
même selon la surface). Le choix des
enseignes se fera avec le souci de proposer
une large gamme de produits, pour tous budgets.
Répartis sur un total de 120 magasins,
qui s’ajouteront à quelque 12 restaurants et 8
salles de cinéma.
Quant au magasin ABC, en tant que tel, il
occupera 10 000 m2 et s’étendra sur quatre
niveaux, pour inclure tout genre de produits,
exclusivement choisis par l’ABC, sans céder
des concessions, comme c’est le cas à Dbayé.
Selon Management Horizons Europe, 97 %
des consommateurs libanais connaissent le
nom ABC et 76 % d’entre eux ont des habitudes
d’achat dans l’un de ses sept magasins.
À part cette notoriété, les promoteurs comptent
sur des zones de chalandises (c’est-àdire
de consommateurs potentiels) particulièrement
intéressantes en termes de population
et de pouvoir d’achat (voir graphe). À cela
s’ajouteraient les touristes et les Libanais de
passage, tous deux bénéficiant d’un fort budget
de consommation, notamment les visiteurs
du Golfe déjà familiers et acquis à ce
genre de shopping. Le nombre total de visiteurs
espérés pourraient atteindre les 5 millions,
soit le double de Dbayé, mais avec une
facture moyenne supérieure, vu la plus grande
diversité de l’offre.
Les consommateurs potentiels
Répartition de la population et du pouvoir
d’achat sur les zones de chalandise
Zone tertiaire
810 000 hab.
1 450 M $
Zone secondaire
124 000 hab.
Zone primaire 240 M $
246 000 hab.
492 M $
L'ensemble des consommateurs potentiels compte
pour 37 % de la population libanaise mais, selon
l'étude, beaucoup plus en terme de pouvoir d'achat