Période d’échauffement, puis de rodage… avant d’atteindre la vitesse de croisière. On dirait un véhicule, colossal, qui se met en branle. Deux histoires de démarrage hôtelier. Pour passer le cap de la première année.

moyenne des hôtels (4-5 étoiles) de
Beyrouth, se situait, selon le directeur, à
45 %. Cette différence de 15 % est fréquente
pour la première année d’exercice.
Car «il faut prendre en considération deux
facteurs essentiels : une pénétration progressive
du marché et un nom encore peu
connu», explique Jean-Baptise Pigeon.
En fait, l’activité du Crowne Plaza a suivi les
fluctuations saisonnières des touristes,
avec ce léger décalage. Pour les deux pics
touristiques – la fête de l’Adha et les
vacances d’été –, le Crowne Plaza a fait le
plein, comme tous les hôtels de la capitale.
En principe, «la mise au point de l’hôtel
s’achèvera cet été et la vitesse de croisière
sera atteinte à son troisième anniversaire»,
prévoit M. Pigeon, qui projette à terme un
taux d’occupation supérieur à la moyenne
du secteur.
Le réaménagement du centre commercial
de l’hôtel devrait l’aider à atteindre son but.
Exit La Cigale et les cinémas ; c’est le
Monoprix-BHV qui a loué la totalité de la
surface du centre, pour répondre, semblet-
il, à la demande de la clientèle arabe. «Ce
sont des touristes qui n’aiment pas se
déplacer et qui veulent trouver, à proximité,
des marques de qualité. Il est vrai que cette
formule sera un levier supplémentaire pour
générer un volume d’activité important»,
remarque le directeur.
LE METROPOLITAN
En octobre 2001, le Metropolitan fêtera ses
deux ans. «Il n’y a pas eu d’ouverture
“soft”, comme cela se fait d’habitude»,
souligne Arthur de Snoo, directeur général.
«Dans le cas de notre hôtel, où le propriétaire
est aussi le gérant, l’inauguration a
été préparée pendant plus de 5 années».
LE CROWNE PLAZA
Le Crowne Plaza, à Hamra, n’a pas encore
un an. L’inauguration officielle a eu lieu en
septembre 2002, soit quelques semaines
avant le Forum francophone des affaires –
qu’il a accueilli – et le Sommet de la francophonie.
En réalité, l’hôtel recevait déjà
des clients depuis la mi-juillet. Une période
appelée “soft opening”, utile à la formation
du personnel et au rodage des services.
Pour ce gérant international – cousin au
sein du même groupe du Holiday Inn et de
l’InterContinental –, l’ouverture se prépare
souvent entre un et deux ans à l’avance,
période pendant laquelle «on prospecte des
marchés, on contacte des tours-opérateurs,
des agences de voyages et de
grandes entreprises», détaille Jean-
Baptiste Pigeon, directeur général du
Crowne Plaza.
Au cours des neuf premiers mois d’activité,
le taux d’occupation de l’hôtel a avoisiné
les 30 %, alors que le “fair share”, la
Le jour J, le nombre de réservations était
quand même minime, «ce qui est normal,
car la date exacte d’ouverture d’un hôtel
est rarement certaine, et le client ne souhaite
pas prendre de risques», explique-t-il.
D’ailleurs, plusieurs changements ont été
opérés par rapport au projet initial : «Pour
répondre à la demande de notre clientèle,
nous avons agrandi la taille des chambres
et transformé certaines en suites. Ainsi,
nous avons dû diminuer le nombre de
chambres, de 225 à 183». Car souvent,
entre l’étude de marché et la concrétisation
du projet, quelques années ont passé et les
besoins des consommateurs ont évolué.
En 2002, première année pleine d’activité,
le taux d’occupation a avoisiné les 60 %.
L’objectif, pour cette année, est fixé à
75 %. La vitesse de croisière a été atteinte
au bout de six mois pour les restaurants de
l’hôtel et au bout d’un an pour l’occupation
des chambres.
Enfin, «les propriétaires se sont rendu
compte qu’il existait une forte demande
pour les loisirs, qui n’est pas satisfaite.
C’est la raison pour laquelle ils sont en
train de construire, face à l’hôtel, le
Metropolitan City Center, qui sera achevé
dans 20 mois». Ce projet, de près de
115 000 m2, prévoit un centre commercial,
des restaurants, des boîtes de nuit, une
salle de sports, un spa, de grandes salles
de conférences, des suites et un hôtel. «Il
y en aura pour tous les goûts», dit le directeur
général. Qui révise les idées reçues :
«Je ne crois pas que ce besoin soit le fait
spécifiquement d’une clientèle arabe. Les
touristes préfèrent souvent avoir un centre
commercial à proximité. C’est une formule
qui marche bien». Heureusement, car 150
millions $ seront engloutis dans le nouveau
bâtiment.