Le pionnier du vin libanais (depuis 1857 !) donne l’impression d’une perpétuelle évolution, industrielle et commerciale. Bref, tout ce qu’il faut pour pérenniser une sobre performance.

nement libanais, et qui renforcerait notre
image de marque dans ce secteur.
AU MOINS 5 BANQUES
Face à ce schéma, qu’en est-il des rapports
d’une entreprise d’une telle taille avec les
banques ? Château Ksara pratique ce qu’on
appelle la “multibancarité” ; en d’autres
termes, elle détient des lignes de crédit
auprès de plusieurs banques libanaises, placées
sous la rubrique “facilités”. Les montants
accordés correspondent aux besoins de
la société qui traite notamment avec la BLF,
la Fransabank, la BEMO, la BNPI et la Banque
Saradar. «La notoriété et les bilans de l’entreprise
sont des critères suffisants pour
?
Avec une production annuelle de
1 800 000 bouteilles, réparties entre
vin rouge, blanc,
rosé et doux ainsi que
l’arak, Ksara fait bon usage
de ses vignobles qui
s’étendent sur 290 hectares
dans différents sites
de la Békaa. Côté innovation, Ksara fut
pionnière dans l’introduction au Liban de
cépages nobles en 1991, dans l’infiltration
de nouveaux modes culturaux à travers la
mise en place de vignobles palissés et l’utilisation
de fils de fer pour les vignobles.
Fruit de cette multiple démarche, Ksara
mise sur la qualité, et exporte. Beaucoup.
Selon Charles Ghostine, administrateur
délégué du groupe, en 2002, les exportations
représentaient 45 % de la production
totale de la société et avaient pour destination
divers pays européens, les États-Unis,
le Canada, le Japon et plus près de nous la
Syrie et les Émirats arabes unis. Avec
quand même des prix de vente à l’export
moins élevés que les prix locaux, ce qui est
logique, puisqu’il faut prendre en compte
les coûts du réseau de distribution.
Ces marchés
étrangers n’ont certainement
pas atteint un niveau
de saturation, vu que le
Liban s’est positionné
comme un nouveau pays producteur de
vin, un peu comme l’Australie ou le Chili,
quoique à une échelle plus réduite.
À ce titre, M. Ghostine ajoute : «Notre présence
dans les foires et les salons cette
année au sein du pavillon libanais (à
Londres et à Bordeaux) ainsi que notre participation
à des concours internationaux
parrainés entre autres par l’OIV (l’Office
international de la vigne et du vin) ont
contribué à accroître la notoriété du Liban
sur ce créneau». Avec en plus une consécration
: notre pays sera l’hôte de l’assemblée
générale de l’OIV en 2005, événement
que l’association des producteurs de vin
organise en collaboration avec le gouver-
C’est l’exemple type
d’une entreprise qui peut
compter sur un cash-flow
régulier, et presque sans
risque de chute sur le très long terme, serait souhaitable. Et
M. Ghostine de rappeler qu’autrefois les
banques prêtaient des crédits saisonniers
suivant les vendanges ; pratique qui, de
nos jours, a évolué.
Mais, l’idéal serait de bénéficier d’une facilité
de crédits sur la base du bilan annuel
remis. Au total, Ksara semble en tout cas
que les banques accordent leur confiance à
Château Ksara», note M. Ghostine.
Toutefois, les taux d’intérêt demeurent élevés,
de l’ordre de 9 à 10 %, même si ceuxci
ont subi une réduction de 300 points,
suite à Paris II. En revanche, la mise en
place de prêts pour industriels à des taux
d’intérêt plus bas, et avec remboursement
très sollicitée par les banques, vu ses performances
passées. C’est en fait l’exemple
type d’une entreprise qui peut compter sur
un cash-flow régulier, et presque sans
risque de chute, pour obtenir le concours
des banques de la place.
Dina Germanos
C
Performance