Audemars Piguet, l’une des plus prestigieuses manufactures horlogères suisses, s’implante au Liban. Avec une large couverture régionale. Pour quels objectifs ?

Nicolas Gharzouzi :
«D’une manière générale,
la politique
d’Audemars Piguet
consiste à exposer les
produits de la marque
chez des détaillants
triés sur le volet.»
shore a également favorisé notre
décision et, enfin, le potentiel des
ressources humaines techniques
sur la scène locale a confirmé
notre choix.
Mais quelle est l’utilité
de cette implantation ?
La présence de filiales
d’autres horlogers, plus
précisément des groupes
Richemont et Swatch à
Dubaï, a renforcé la concurrence.
Il fallait dès lors
qu’Audemars Piguet soit plus
proche de ses clients, ce qui
explique aussi le timing de notre
établissement “en direct” dans la
région. En tout cas, nous prévoyons
un chiffre d’affaires de 10
millions de francs suisses (7,5
millions $) pour le territoire couvert,
dès cette première année.
Comment se fera le marketing/
vente au Liban ?
D’une manière générale, la politique
d’Audemars Piguet consiste à exposer les
produits de la marque chez des détaillants
triés sur le volet. Ces derniers sont localisés
dans les rues les plus prestigieuses des
villes : Faubourg Saint-Honoré à Paris,
Madison à New York et autres luxueux
shopping malls à Dubaï et à Riyad. Au
Liban, l’ouverture d’une boutique ne fait pas
partie de nos plans actuels, et nos montres
seront exposées chez Wadih Mrad.
Dina Germanos
L’horloger suisse a choisi
Beyrouth pour établir sa filiale
qui couvre les pays du Moyen-
Orient et de l’Afrique du Nord, à savoir :
Arabie saoudite, Émirats
arabes unis, Qatar, Bahreïn,
Oman, Koweït, Syrie,
Jordanie, Égypte, Maroc,
Tunisie, Algérie, Iran,
Pakistan, Azerbaïdjan,
Kazakhstan.
Il s’agit d’une première
de cette envergure
pour l’industrie horlogère.
Nicolas
Gharzouzi, présidentdirecteur
général de
cette filiale récemment
implantée sur le sol libanais,
revient d’abord à l’histoire
de la marque : cette
manufacture, fondée dès
1875, avait comme vocation
d’inventer de nouveaux
mécanismes pour les plus
exigeants des clients.
Aujourd’hui, ce groupe suisse
– en fait, la dernière
manufacture suisse qui est
toujours aux mains des
familles fondatrices – reste élitiste,
malgré son extension : il ne fabrique
que 18 200 pièces par an. Mais avec quand
même une présence internationale : 40 %
des ventes s’opèrent en Europe, 39 % en
Asie, 13 % sur le continent américain, 6 %
au Moyen-Orient et en Afrique.
Quelles sont les raisons de ce choix de
Beyrouth, alors que les principaux
groupes concurrents sont basés à
Dubaï ?
Trois raisons majeures nous ont incités à
choisir Beyrouth comme siège pour notre
filiale régionale. En premier lieu, le Liban
avait une longueur d’avance en raison des
relations historiques étroites qui lient le
groupe Tamer à Audemars Piguet. En
deuxième lieu, l’attrait du cadre fiscal et
légal qui régit les sociétés libanaises off-
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