Peu de statistiques démographiques extensives, il est vrai, depuis le recensement de… 1932. Mais une équipe de l’USJ a relevé le défi et fourni de quoi nous regarder en face*. Réflexions du miroir.

• Le taux de croissance. La population libanaise résidente est estimée fin 2001 à 3 935 000 individus (avec une marge d’erreur de ± 3,8 %). Comparé à celui de 1997, le taux de croissance aura été de 1,3 % en moyenne par an, alors que les démographes estimaient à 2 % le taux de croissance durant les années 70.

• Une concentration à Beyrouth. 37,9 % des ménages libanais résident dans la capitale et sa banlieue, groupant 36 % des Libanais. Cependant, l’attrait de la banlieue se fait de plus en plus important au détriment de la capitale, dont la population stagne et même régresse légèrement. Notons qu’il s’agit de la grande banlieue qui s’étend de Nahr el-Kalb au nord jusqu’à Damour au sud et avec une altitude moyenne de 400 mètres à l’est. Il est important de rappeler que, dans cette enquête, les enfants de la famille qui travaillent à l’étranger ne sont pas comptabilisés comme résidents au Liban, à l’exception de ceux qui sont envoyés par une firme à partir du Liban. Par contre, les chefs de famille qui travaillent à l’étranger font toujours partie du ménage, donc sont comptabilisés parmi ceux qui ont une “résidence alternée”.

• Les doubles nationaux. Relativement peu de Libanais ont déclaré avoir une autre nationalité. Ce taux est de 2,8 % pour les hommes et de 3,4 % pour les femmes. Les personnes ayant des formalités de naturalisation en cours (Green Card…) ne sont pas comptabilisées dans cette catégorie.

• Près de 4,6 personnes par ménage. La population se répartit dans environ 860 000 ménages, soit 4,6 personnes par ménage. 

• Les familles nombreuses. Le classement des ménages suivant le nombre de personnes qui les composent dévoile que 29 % des ménages libanais ont plus de cinq membres. Un ménage moyen est composé de : 1 chef, 0,84 conjoint, 2,52 enfants et 0,24 autres parents.

• La population est jeune. Malgré une baisse de natalité, la population libanaise reste relativement jeune avec 37 % de jeunes ayant moins de 20 ans. À l’autre extrémité, les personnes ayant 60 ans et plus représentent 10 % des Libanais.

• Une déficience en hommes aux âges actifs. À partir de 30 ans et jusqu’à l’âge de 50 ans, le nombre d’hommes est inférieur à celui des femmes dans ces classes d’âge. Un déficit qui peut être la conséquence de l’émigration.

• Le célibat des femmes. À 50 ans, 8,6 % des femmes ne sont toujours pas mariées. Cela peut être attribué au manque d’hommes et/ou à l’exercice beaucoup plus fréquent des femmes d’un emploi rémunéré.

• Les jeunes se marient tard… La guerre, les conditions de vie de plus en plus difficiles, le départ des jeunes à l’étranger, la prolongation des études, autant de facteurs qui sont à l’origine de l’augmentation du taux de célibat des jeunes Libanais depuis 1970. Le taux de célibat pour les jeunes âgés de 18 à 35 ans est, en 2001, de 69 %, alors que ce taux était d’environ 35 % en 1970.

• … Mais pas dans les régions. L’âge au mariage des jeunes est plus élevé à Beyrouth que dans les autres mohafazats. Seulement 11,4 % des filles âgées de 20 à 24 ans sont mariées à Beyrouth, tandis que cette fréquence dépasse 20 % dans les autres régions, à l’exception du Mont- Liban où elle est de 17 %.


(*) Le résultat de l’enquête de l’USJ, menée sous la direction de Choghig Kasparian, est publié en trois tomes sous le titre “L’entrée des jeunes Libanais dans la vie active et l’émigration”.