On les charge de tous les rôles : les ingénieurs seraient ainsi les moteurs de la croissance d’un pays et son élite socio-technique. Une équipe de chercheurs s’est récemment intéressée à ce phénomène. Étude* d’une caste.

53 % chez les diplômés des universités des
pays de l’Europe de l’Est et des pays arabes.
• Revenus. Le niveau des revenus déclarés
semble assez bas pour une première
raison évidente : le nombre élevé de
jeunes diplômés et une sous-estimation
dans la déclaration, qui est une constante
des statistiques libanaises (pour des
raisons fiscales). En tout cas, le revenu
diffère d’une région à l’autre. Près de
70 % des ingénieurs du Liban-Sud et de
• Effectifs. Le nombre d’ingénieurs au
Liban dépasse les 25 000 pour une population
d’environ 4 millions d’habitants (soit
un ingénieur pour 160 personnes).
Cependant, en analysant la fréquence des
formalités, notamment le paiement des
cotisations aux Ordres des ingénieurs de
Beyrouth et de Tripoli, on en déduit que
près de 25 % des ingénieurs inscrits travaillent
en dehors du pays.
est passé de 27 à 19 %. En contrepartie,
le pourcentage d’ingénieurs électriques
a triplé, passant de 11 à 34 %, alors que
celui des ingénieurs agronomes, mécaniques
et autres spécialisations a
presque doublé. Cette comparaison a été
réalisée en prenant d’abord les ingénieurs
dont les cartes d’adhésion à
l’ordre portent les numéros 1 à 6 000,
puis ceux dont les cartes sont numérotées
18 000 et plus.
• Chômage. Les ingénieurs de la Békaa
sont plus exposés au chômage que ceux
des autres régions. Le taux d’interruption
de travail (chômage actuel et/ou
passé) pour cette catégorie est de 62 %
contre 30 % pour les ingénieurs de
Beyrouth et du Mont-Liban et 44 % pour
les ingénieurs du Liban-Sud.
Le marché du travail dépend aussi statistiquement
de l’origine des diplômes des ingénieurs.
Les diplômés des universités des
pays occidentaux, de l’USJ, de l’AUB et de la
LAU n’ont jamais connu le chômage dans
des proportions variant entre 72 et 77 %. Ces
taux varient entre 61 et 65 % en ce qui
concerne les diplômés de l’UL et de
l’Université arabe de Beyrouth et entre 49 et
Répartition par âge et par sexe (en %)
Hommes Femmes* Total
Moins de 35 ans 42 67 45
36-45 ans 38 28 36
Plus de 46 ans 20 5 19
Total 100 100 100
(*) L’élément féminin représente 11,5 % du total des
ingénieurs.
Le marché du travail
Situation des ingénieurs (%)
Travaille actuellement et n’a jamais chômé 67,1
Travaille actuellement mais précédemment 22,0
au chômage
Au chômage, mais a travaillé précédemment 8,3
Au chômage et n’a jamais travaillé 2,6
Total 100
Répartition par spécialisation
Spécialisation (%) du Promotion Étudiants
total (1) 2002 (2) actuels (3)
Génie civil 34,6 20,6 14,8
Architecture 24,4 9,6 11,4
Génie électrique 24,0 41,4 50,6
Génie mécanique 10,8 25,1 21,5
et autres (*)
Agronomie 6,1 3,3 1,7
Total 100 100 100
(*) Englobe l’ingénierie industrielle, pétrolière, chimique,
géologique…
(1) 24 930 ingénieurs inscrits aux Ordres de
Beyrouth et de Tripoli à la mi-2001.
(2) 1 254 diplômés dans cette promotion.
(3) 6 093 étudiants actuellement (2001-2002) inscrits
dans les facultés de génie au Liban.
Répartition selon les revenus
Revenus mensuels (M LL) Part (%)
Moins de 1 M LL 22,0
1-1,5 M LL 27,2
1,5-2,5 M LL 28,6
2,5-4 M LL 15,4
Plus de 4 M LL 6,8
• Spécialités. Une analyse de l’évolu- Total 100
tion des spécialisations depuis la création
de l’Ordre des ingénieurs indique
que le pourcentage d’ingénieurs civils a
régressé, passant de 51 à 26 %. Il en est
de même pour celui des architectes qui la Békaa ont des revenus inférieurs à la
moyenne. Ce taux est de 58 % chez les
ingénieurs du Liban-Nord contre 31 % à
Beyrouth et 23 % au Mont-Liban. Par
ailleurs, les revenus des ingénieurs de la
Fonction publique sont également inférieurs
à la moyenne. Est-ce que ces deux
constatations, notamment en ce qui
concerne la Békaa et le Liban-Sud, permettent
d’avancer que la plupart des ingénieurs
de ces régions sont dans la Fonction
publique (Conseil du Sud, Plan vert, etc.) ?
Les chiffres suivants le confirment : 50 %
des ingénieurs qui travaillent dans la Békaa
sont fonctionnaires. Ce taux est de 41 % au
Liban-Sud, alors qu’il ne dépasse pas 13 %
au Mont-Liban. Enfin, le niveau des revenus
est tributaire de l’université de base.
(*) L’étude a été réalisée par l’Ordre des ingénieurs de
Beyrouth et l’Office national pour l’emploi. Supervisé
par Gaby Saliba, le sondage a suivi la méthode d’un
échantillonnage représentatif, regroupant près de
11 % de l’ensemble des ingénieurs inscrits. La marge
d’erreur est de 5 % dans les corrélations.
Répartition des ingénieurs*
selon les universités
Études Part (%)
Universités au Liban 64,3
AUB 16,6
Université arabe 16,4
UL 13,8
USJ 11,3
USEK 2,9
Balamand (+ALBA) 2,5
LAU 0,6
NDU 0,2
Universités à l’étranger 35,7
Europe de l’Est 13,9
USA 7,6
Europe de l’Ouest 6,8
Pays arabes 5,3
Canada 1,6
Autres (Asie, Afrique…) 0,5
Total 100
(*) Inscrits à l’Ordre de Beyrouth.
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