D’abord, il y avait une association charitable, Kafaat, si ancrée qu’elle a donné son nom à sa zone géographique. Puis un campus universitaire, qui fructifie l’idée d’une école-entreprise. Le tout donne un mélange étonnant.
mettent de financer les études de ces
jeunes. Voilà par ailleurs le département
d’agroalimentaire qui forme près de 500
étudiants et apprentis, tout en assurant une
production de 2 000 plats par jour, écoulés
sur le campus et en ville. Voilà aussi le
département de l’éducation spécialisée, qui
offre la formation universitaire l’après-midi
à des étudiants, qui sont employés le matin
dans l’un des centres spécialisés de la
Fondation. Des centres qui sont les premiers
employeurs des jeunes diplômés, car
Kafaat offre des services éducatifs, médicaux
et paramédicaux à plus de 2 000
bénéficiaires, dont des handicapés.
On pourrait multiplier les exemples, mais
pour tous l’idée de base reste la même : au
bout de leur formation, les étudiants du
CLET auront travaillé directement dans leur
domaine de spécialisation. «Les cursus –
formations professionnelle, technique et
universitaire – sont délivrés en échange de
É tudier et produire, en même
temps. Bénéficier d’un enseignement
théorique, et pouvoir déjà le
mettre en pratique, à travers diverses
productions, dont les bénéfices, à leur
tour, permettent de subventionner l’éducation
: la boucle est ainsi bouclée. Et le
Campus libano-européen de technologie
(CLET) de la Fondation Kafaat peut aspirer
à tendre vers l’autosuffisance, grâce
au concept de l’école-entreprise, «qu’il
est seul à appliquer au Moyen-Orient»,
selon Myriam Shwayri, directrice de la
communication de la Fondation.
Des exemples pris sur le vif révèlent l’intérêt
de la méthode. Voici d’abord les étudiants
en deuxième année de l’école de
théâtre qui, le matin, suivent leurs cours et,
le soir, présentent dans un vrai théâtre une
vraie pièce (par exemple “Le songe d’une
nuit d’été” présentée récemment au
théâtre al-Madina), dont les recettes per- ?
Édifié sur 60 000 m2, le campus comprend déjà 9 bâtiments et deux nouveaux sont en chantier. scolarités symboliques (environ 300 000
LL/an pour l’enseignement professionnel, et 2
millions LL/an pour l’enseignement universitaire),
sachant que les stages sont rémunérés
dès la deuxième année de formation»,
indique Myriam Shwayri.
À LA HAUTEUR DES BESOINS
La construction du CLET a débuté en 1987
à Aïn Saadé, et a été achevée en 2003
grâce à la coopération de la Commission
européenne et de pays européens. Édifié
sur 60 000 m2, le campus comprend déjà 9
bâtiments et deux nouveaux sont en chantier
pour abriter le restaurant universitaire, des
microentreprises pour les étudiants du campus
(coiffure, boulangerie...) et des ateliers
opérationnels dans les secteurs de l’imprimerie,
de la joaillerie et de l’alimentaire.
La Fondation Kafaat elle-même regroupe 7
centres, dont 5 médicaux et 2 d’enseignement,
à Beyrouth et dans le Metn. Et elle
compte sur une équipe de 760 personnes,
composée de médecins, de spécialistes, de
formateurs et d’éducateurs. Organisation
privée reconnue d’utilité publique, décorée
de l’Ordre du Cèdre en 1972 et en 1997, la
Fondation travaille en collaboration avec différents
ministères comme ceux des Affaires
sociales, de la Santé, de l’Éducation, ainsi
que l’Office national pour l’emploi ou encore
l’Association des industriels. Et elle a
conclu des conventions de partenariat avec
des universités européennes, comme le
rectorat de Besançon, l’Université de
Franche-Comté, qui apportent un support
pédagogique, et de l’aide à la construction
et à la mise en place d’ateliers.
La Fondation est dirigée par un “Board of
Trustees”, composé de 12 personnes bénévoles,
dont des ingénieurs, des médecins et
les fondateurs Nadim Shwayri, son épouse et
leurs enfants Myriam, Raïf, et le désormais
célèbre “Chef” Ramzi. Le CLET compte
aujourd’hui 1 800 étudiants, dont 600 logent
sur le campus même. Et il reçoit de plus en
plus de demandes, venant de toutes les
régions. Mais la formation, en quantité et en
spécialisation, s’effectue selon l’évolution du
marché du travail, le but principal de Kafaat
étant surtout de favoriser le plein emploi.
•• L’Institut universitaire :
Il compte deux instituts
d’enseignement supérieur :
technologie et éducation,
qui préparent respectivement
au diplôme universitaire
de technologie et à la
licence et maîtrise universitaires.
Le diplôme universitaire
de technologie prépare
aux formations suivantes
: gestion comptable
et financière, gestion des
hôtels et structures touristiques,
dessinateurconcepteur,
décoration,
électronique, génie mécanique
et productique,
génie culinaire et technologie
des aliments, conception
multimédia, réseaux et
communications.
La licence et la maîtrise universitaires
préparent à ces
formations : audiovisuel,
théâtre et études scéniques,
éducation spécialisée,
éducation primaire et
préscolaire, gérontologie
et soins de proximité.
• L’Institut technique et
professionnel :
Il délivre des formations
techniques longues (deux
ans pour le BP ou trois ans
d’études pour le BT) et
des formations plus
courtes (9 mois).
Formations délivrées :
- Le brevet professionnel
(BP) aide-comptable et le
BP hôtellerie.
- Le baccalauréat technique
(BT) électronique,
tertiaire, hôtellerie, dessin
d’architecture, décoration
d’intérieur.
- Formations courtes :
hôtellerie, théâtre, arts
plastiques, médias, tourisme,
électricité et électronique,
industrie, mécanique
automobile.
Deux cursus
C